La Ministre de l’Education, Caroline Désir, vient de décider de prolonger le code rouge dans les écoles jusqu’aux vacances de Pâques. Avec comme conséquence, le maintien de la suspension des activités sportives dans les écoles secondaires et de la fermeture des vestiaires. A l’Athénée Verdi de Verviers, comme dans d’autres écoles, les professeurs font preuve depuis novembre de créativité pour permettre aux élèves de continuer à bouger un minimum.
Non, il ne s’agit pas d’un flash mob. Ni d’une danse d’un nouveau genre. Nous sommes au cours d’éducation physique de l’Athénée Verdi à Stembert. Et ce matin, ces jeunes apprennent à s’orienter de cône en cône avec de petites cartes.
"C’est important ce cours car cela nous change les idées et cela nous permet aussi de nous orienter sur une carte", explique une des élèves, Rachel Gustin.
Les vestiaires fermés, des cours en classe conseillés
Pourtant, ces cours d’éducations physiques sont suspendus depuis novembre. "Quand on est passé en code rouge, si on avait suivi stricto sensu la circulaire qui est parue, sachant que nos élèves n’ont plus accès aux vestiaires, on serait normalement uniquement en classe pour des activités éducatives, indique Jordi Stollenberg, professeur d’éducation physique à l’Athénée royal Verdi. Or, en classe, ils y sont déjà toute la journée, toute la semaine. Quand ils rentrent chez eux, la plupart n’ont pas la chance de faire des activités en club - ceux-ci, en plus, étaient à l’arrêt - ils se retrouvent encore devant des écrans, tablettes, gsm, télé etc. Pour nous, il était donc hors de question de suspendre définitivement notre cours".
Place à l’orientation, au frisbee golf et aux marches quizz
Ensemble et avec l’appui de la direction, les profs d’éducation physique se sont remués les méninges pour continuer à faire bouger les élèves dans le respect des règles sanitaires.
"On a fait de la marche d’orientation, du frisbee golf où elles gardaient chacune leur frisbee donc il n’y avait pas de partage de matériel, on a fait des marches à thème. Ce que j’ai fait aussi, parce que j’ai les grandes, on a beaucoup été marché à l’extérieur de Stembert. On a découvert des petites ruelles, des choses que je ne connaissais pas moi-même ", énumère Annette Moreau, elle aussi professeur d’éducation physique.
Continuer de leur transmettre l’esprit d’équipe et le fair-play
Dans cette autre classe, les élèves doivent retrouver des balises et répondre à quelques questions... en équipe bien sûr.
"L’idée étant de leur permettre de bouger mais aussi de continuer à leur transmettre des valeurs propres à l’éducation physique que ce soit l’esprit d’équip, le fair-play, l’humilité, le respect de soi, le respect des autres etc", précise Jordi Stollenberg.
"On peut un peu souffler"
"C’est bien que les professeurs se soient battus pour conserver le cours de gym, souligne Enzo Bertulini, élève à l’Athénée royal Verdi. C’est vraiment sympa comme cela on peut un peu souffler. On a une autre bulle que de rester tout le temps assis et tout le temps concentré".
Des pédopsychiatres tirent de plus en plus la sonnette d’alarme face à la catastrophe qui s’annonce pour leur santé mentale. Pour eux, il est urgent de développer des espace de paroles au sein des établissements. A l’Athénée, le cours de sport, en est devenu un. (Au.M)