Choc social à Welkenraedt. Copeland, fournisseur mondial de solutions durables de chauffage, de refroidissement et de réfrigération, a annoncé son intention de cesser la production sur son site à Welkenraedt. 227 emplois sont menacés. La direction du groupe justifie cela par le manque de rentabilité.
En arrivant au travail ce vendredi matin, le personnel de Copeland avait la mine basse. Depuis la veille et l'annonce de la direction de cesser la production sur son site de Welkenraedt, les travailleurs sont sous le choc. "Tout le monde est surpris, déçu, triste. On l'avait vu venir mais on ne s'attendait pas à ce que ça tombe comme ça. C'est un gros coup dur. Moi je suis temporaire mais il y a plus de 220 engagés, des gens qui sont là depuis 30-40 ans, c'est dur pour eux", nous confie l'un d'entre eux.
L'un des plus gros employeurs de la région
Sur les 316 travailleurs de l'entreprise, 227 devraient perdre leur boulot. Sous giron américain, Copeland, fournisseur de solutions climatiques durables pour le chauffage, le refroidissement et la réfrigération, est l'un des plus gros employeurs de la région. Pour les syndicats, c'est la douche froide. "On s'attendait bien à quelque chose étant donné qu'on a un produit qui est en fin de vie en 2024 (l’un des modèles de compresseurs spécifiquement conçus à Welkenraedt, ndlr). C'est un véritable cataclysme. La perte d'autant d'emplois sur le site de Welkenraedt, c'était impensable sachant que ça fait plus de 50 ans que l'entreprise existe et qu'elle a connu de multiples restructurations. Mais jamais de cette ampleur", déplore Fabrice Monseur, secrétaire permanent CSC METEA. "On pouvait avoir des craintes parce que l'entreprise a été rachetée par un fonds de pensions Blackstone voici 2-3 ans. Et en général, ce genre de personnages ne vient pas dans la région pour créer de l'emploi mais pour optimiser leurs profits et dividendes au détriment des travailleurs locaux", s'insurge Stéphane Breda, secrétaire régional FGTB Métal Verviers.
"Rentabilité inférieur à celle requise"
Pas vraiment de surprise donc. Selon la direction, la ligne de production de Welkenraedt, l'un des quatre sites du groupe, n'était plus rentable. L'évolution du marché, l'augmentation de la concurrence, l'inflation, la pression sur les prix et les coûts de production sont les raisons invoquées. "Nous avons exploré toutes les options possibles. Plusieurs initiatives de réduction de coûts ont été menées sur le site de Welkenraedt au cours des dernières années mais celles-ci ont seulement réussi à compenser l’inflation. Toutes les analyses que nous avons réalisées montrent une rentabilité inférieure à celle requise. Nous comprenons l’émotion suscitée par cette annonce. Notre priorité est de trouver la meilleure solution pour les personnes susceptibles d'être touchées et pour l'entreprise", expose Sylvain Lamy, membre de la direction Copeland Europe.
Volonté de maintenir le département R&D
Le groupe maintient cependant sa volonté de conserver le département de Recherche & Développement à Welkenraedt. "Notre équipe conçoit des produits pour toutes les applications et les marchés européens voire mondiaux, indépendamment du lieu de fabrication final. Par conséquent, la colocalisation avec un site de production est moins critique. Une solution à long terme sera développée en dialogue avec les membres de cette équipe. Copeland a d’ores et déjà prévu les investissements nécessaires pour établir le centre dans la région", ajoute Sylvain Lamy.
La procédure Renault est enclenchée. Une réunion entre la direction et les syndicats est prévue dans les prochains jours.