C’est donc un premier cas d’infection au nouveau coronavirus qui a été confirmé ce mardi matin dans notre arrondissement. Le patient infecté est un homme de 65 ans qui s’est présenté dimanche aux urgences de l’hôpital Saint-Nicolas d’Eupen. Il a depuis été transporté à l’Hôpital Saint-Pierre à Bruxelles pour une prise en charge optimale. La direction de l’hôpital eupenois tenait une conférence de presse cette après-midi pour rassurer. La vigilance a permis d’éviter une catastrophe sanitaire.
Audrey Degrange
Plus aucun doute désormais, l’hôpital Saint Nicolas d’Eupen a bien dû faire face à son premier cas d’infection au coronavirus. Le patient testé positif est un homme d’âge moyen non considéré comme étant à risques mais qui présentait un état grippal. "Il s’est présenté chez nous ce dimanche et on l’a mis de suite en salle d’isolement, sous oxygène car il en a besoin, explique le Dr Frédéric Marenne, médecin chef de l’hôpital Saint-Nicolas d’Eupen. Il sera transféré cette après-midi à l’hôpital Saint Pierre à Bruxelles où il sera surveillé dans l’unité des soins intensifs. C’est vraiment un cas atypique car il ne revient pas d’un pays à risque et n’a pas été en contact avec un patient documenté pour avoir le coronavirus."
C’est donc grâce à l’expérience et la vigilance du médecin qui s’en est occupé qu’on a évité le pire à l’hôpital eupenois car l’homme s’il était suspect était pourtant négatif aux tests de la grippe. "Pour le même prix, on le traitait pour une broncho-pneumonie et il passait dans quasi tous les services et là, oui, c’est tout l’hôpital qui aurait été infecté."
Aujourd’hui seul quinze membres du personnel ayant été en contact direct avec le patient infecté sont en quarantaine à leur domicile en attente des résultats de leur prélèvement. De mesures aussi appliquées à l’entourage du sexagénaire. 36 heures, c’est le temps qu’il aura fallu pour savoir si l’homme qui s’était présenté aux urgences était infecté ou non, une aberration pour Frédéric Marenne. "Pour ce genre d’épidémie, c’est un laps de temps beaucoup trop long, il faut absolument que des moyens supplémentaires soient dégagés", alerte le médecin chef de l’Hôpital.
Car à Eupen, on s’attend à ce que d’autres cas arrivent. Une salle d’isolement est d’ailleurs prévue pour toute nouvelle suspicion. Et des services pourraient fermer si nécessaire. "Je ne suis pas inquiet mais actif, nous confirme Frédéric Marenne. Nous sommes dans une zone incertaine et si on veut la paix, il faut se préparer à la guerre."
Le médecin chef appelle ainsi les autorités à prendre des mesures plus strictes comme limiter les rassemblements voire interdire l’usage des transports en commun.