Le Parlement européen s’est réuni en séance plénière dès mardi à Strasbourg au lendemain de l’investiture du nouveau président américain Donald Trump. Le député européen germanophone Pascal Arimont plaide pour une Europe qui se défende elle-même !
Le quotidien d’un député européen est souvent méconnu. Mais il cache les dessous d’un fonctionnement qui touche de près 450 millions d’habitants. Pascal Arimont est l’un des 22 euro-députés belges. Il occupe l’unique siège dévolu à la Communauté germanophone. A l’issue des élections de juin dernier, il entame son troisième mandat au sein du PPE, l’un des huit groupes politiques du Parlement qui regroupe les forces conservatrices. C’est le plus ancien mais aussi le plus grand.
C’est au Parlement européen qu’on vote des règlementations qui s’appliqueront dans l’ensemble des 27 Etats membres de l’Union. Et donc dans notre quotidien. « La Commission européenne qui est la seule à pouvoir rédiger les propositions de loi a été formée il y a tout juste un mois. On attend maintenant ses textes pour pouvoir les travailler et les voter par après », explique le député européen Pascal Arimont.
Défendre la Communauté germanophone et ses villages
Ce matin, Pascal Arimont est ce qu’on appelle en inter-groupe. Un groupement non-officiel de députés qui travaillent sur un sujet précis. En l’occurrence, ici, Pascal Arimont discute avec des collègues français et estoniens du règlement du temps de travail qui touche les pompiers de l’Union. La capacité d’influence d’un inter-groupe sur les décisions du Parlement est toutefois limitée. « En tant que député, je ne peux pas proposer un texte de loi. Ce droit d’initiative revient uniquement à la Commission qu’il faut arriver à convaincre sur l’urgence de résoudre un problème. Cet inter-groupe peut y aider ».
Durant son nouveau mandat, l’eurodéputé de Bullange entend bien défendre les intérêts des 70 000 habitants de la Communauté germanophone. En rappelant que la plupart vivent dans des villages, parfois reculés. « Je rappelle à chaque fois qu’on fait des lois qu’il y a à peu près 30% des citoyens comme ceux de la Communauté germanophone qui habitent dans des petits villages où il faut penser que les lois doivent aussi fonctionner pour eux. Et pas seulement pour une clientèle citadine », insiste l’euro-député belge.
Pour une Europe qui se défende elle-même
L’investiture de Donald Trump aux Etats-Unis a été dans toutes les discussions cette semaine. Avec un soutien qui variait d’un groupe à l’autre. Pascal Arimont, lui, en appelle au calme. Et à une forme d’appel au sursaut. « Il faut que cette Union européenne se prenne en charge elle-même. Qu’on se défende nous-même, avec une économie qui se développe peut-être différemment que celle des Etats-Unis. Qu’on protège mieux les droits individuels des personnes. Que l’état de droit est important ! », explique encore Pascal Arimont.
De réunions en réunions, les journées s’enchaînent à un rythme effréné pour Pascal Arimont. Le travail est dense. Comme les deux autres, ce mandat sera passionnant et à la fois frustrant… Faire avancer les choses dans une machine complexe n’est pas toujours simple… Mais c’est ça aussi la démocratie.