On connaissait Fairebel comme étant la marque représentant le lait équitable. On peut désormais y associer aussi les fruits. La coopérative a en effet décider d’étendre son modèle éthique et local à d’autres productions agricoles en proie, elles aussi, à de grandes difficultés financières et politiques.
Audrey Degrange
"Ah ben là, tu viens de m’arracher la pomme mais aussi l’équivalent de deux kilos prévus l’année prochaine", rigole Xavier Laduron, Producteur de pommes et de poires à Dalhem.
Et oui, récolter les pommes et les poires c’est un métier ! Un nouveau domaine que découvre Erwin Schöpges, le président de la coopérative Faircoop qui gère le label Fairebel qui depuis dix ans maintenant valorise le lait et ses dérivés. «Je suis très surpris de comment fonctionne la culture des pommes et des poires, explique Erwin Schöpges. Mais ce que j’ai remarqué c’est que les problématiques sont les mêmes que dans le lait. C’est pourquoi on a décidé de les intégrer dans notre projet équitable. »
Ce rapprochement, cela fait deux ans qu’il se murit. Au départ la demande vient du secteur fruitier en proie à des grandes difficultés depuis 2014 et l’embargo russe. « Les poires ne se vendent pas bien, détaille Xavier Laduron, responsable de la filière fruit Fairebel. La poire Conférence est un fruit d’export donc c’est compliqué et les pommes, on subit très fort la concurrence de nos amis d’Outre-Rhin qui produisent nettement moins cher que nous et qui nous font une concurrence assez sévère. »
Sans parler de la météo qui au gré de la grêle ou d’une canicule peut rendre une saison catastrophique et faire considérablement chuter les prix. « Le prix qu’on touche pour nos fruits n’est pas suffisant pour lutter contre les changements du climat et si on veut continuer à produire des fruits de qualité on doit s’adapter et il faut qu’on arrive à une prix plus équitable », note Xavier Laduron.
Tout comme les dix cent assurés aux producteurs de lait, ici 25 centimes seraient garantis aux producteurs de fruits, une réelle plus-value. « On a jamais pensé qu’à l’export, souligne l’arboriculteur, on a laissé filer notre marché domestique jusqu’à ce les Russes nous ferment les frontières et qu’on en mesure les conséquences. Avec Fairebel, on a une réelle chance de créer un organisme de vente belge des fruit belge et ça c’est révolutionnaire ! »
Une soixantaine de producteurs issus de Flandre ou de Wallonie ont déjà répondu positivement à l’initiative qui se focalisera en priorité sur la production et la vente de la pomme Jonagold et de la poire Conférence faisant par la même occasion de Fairebel, la marque qui rassemble. « Oui, Fairebel rassemble mais c’est surtout la notion d’équité qu’on met en avant car ça ne suffit pas d’acheter local et belge, souligne le président de Faircoop. Il faut aussi que toute la chaîne soit correctement rémunérée avec un produit de qualité à la clé pour le consommateur. »
Si tout va bien, les fruits équitables devraient se retrouver en rayon dans certains supermarchés dès le 1 er octobre. Autre bonne nouvelle, une filière viande équitable devrait également prochainement voir le jour.
Reportage complet dans quelques instants.