Elle est devenue en quelque sorte le visage des malades du Covid long. Anne-Sophie Spiette est tombée malade en mars 2020. Il lui a fallu plus d’un an et les deux doses du vaccin pour enfin se sentir mieux et reprendre le travail. Mais son combat est loin d’être terminé. Elle veut aujourd’hui que les séquelles de la maladie soient reconnues.
"Au début, j’ai eu le Covid comme tout le monde, une bonne grippe avec les poumons atteints quand même. Au début c’était assez aigu. Le problème, c’est que contrairement aux autres personnes qui ont le Covid, on garde des symptômes, d’autres apparaissent au fur et à mesure et il y a beaucoup de haut et de bas. Au départ, c’était donc très angoissant car on n’en parlait pas. Cela a commencé à être admis par certains médecins mais malheureusement pas par d’autres. Et donc la grosse difficulté, c’était de ne pas être pris pour des mythos quand on se rendait chez le médecin. Mon souhait était d’être entendue et qu’on puisse être pris en charge. On était vraiment en souffrance et on l’est toujours", explique la Stoumontoise.
1 personne sur 10 développe le Covid long
1 personne sur 10 développe aujourd’hui un covid long et ce n’est pas forcément les personnes âgées. Les moins de 65 ans, les jeunes et même les enfants sont touchés. Pour certains, ce calvaire est invivable et le combat essentiel. Après avoir rencontré les députés à la commission de la Santé à la Chambre, elle rencontrait cet après-midi le ministre de la santé Franck Vandenbroucke pour que les choses deviennent encore plus concrètes. "On va lui remettre une pétition signée par plus de 2500 personnes dans le but de faire reconnaître le covid long. On attend vraiment une reconnaissance du covid long pour avoir un suivi médical correct, être réellement pris en charge de manière globale. On attend aussi une aide financière car beaucoup de personnes atteintes du covid long se retrouvent dans une situation précaire car on touche beaucoup moins pendant une longue durée et les traitements sont onéreux. On attend aussi une reconnaissance au niveau de la maladie professionnelle. Moi, par exemple, je l’ai attrapé sur mon lieu de travail, ça a été reconnu mais seulement pour une période très limitée, comme un covid normal alors que j’ai été un an à l’arrêt"
"J’ai bon espoir"
Si au début de son combat, rien ne laissait présager que cela prendrait autant de temps, Anne-Sophie Spiette pense aujourd’hui toucher son désir du bout des doigts. "Maintenant on arrive au niveau où des décisions peuvent être prises car une proposition de résolution, c’est beau, mais ça ne donne qu’une tendance pour l’action du gouvernement. Il n’y a pas d’obligation de l’appliquer. Il faut donc que le ministre décide de prendre des mesures concrètes. Mais comme ça a été voté à l’unanimité à la Chambre, j’ai bon espoir".
Ce serait pour elle, et pour tous ceux qui souffrent encore, une belle victoire. (M.B)