En septembre 1944, vingt parachutistes ont été largués au dessus de Solwaster. C'était dans le cadre de l'opération Bergbang et ces parachutistes ont eu un rôle crucial dans la Libération de notre région. Une commémoration avait lieu ce mardi pour saluer la bravoure de ces héros.
C’était il y a 80 ans. Dans la nuit du 6 au 7 septembre 1944, l’Opération spéciale Bergbang se déploie sur notre région pour aider les résistants et pour freiner le replis allemand. Onze parachutistes sont sensés atterrir à Bronromme mais ils croisent des chasseurs allemands. « À Bronromme, au moment où on allait larguer les parachutistes, ils ont éteint les feux et le pilote leur a proposé de les larguer quelques kilomètres plus loin. Ils ont été droppés dans la nuit du 7 à Montjoie. Ces parachutistes belges ont été les premiers soldats alliés, en uniforme, à pénétrer dans l’Allemagne nazie », retrace Roger Bodson, le président de la Régionale des Para-Commandos de Verviers.
Solwaster était le point de rendez-vous
Ces onze parachutistes ont ensuite dû parcourir 25 kilomètres en toute discrétion et avec 40 kilos de matériel. Après deux jours, ils ont rejoint la Ferme Boniver de Solwaster, où une seconde vague de parachutistes a été larguée. C'était le 9 septembre. Les deux groupes réuni ont joué un rôle essentiel dans la libération de notre région. « Ils ont capturé un général, ils ont mis hors-services plusieurs colonnes de militaires et cette opération-ci n’a pas connu de tués. Ils ont juste eux quelques blessés », poursuit le président de la Régionale Para-Commando de Verviers, qui n'avait que deux ans à l'époque.
« Mon oncle a fui son village (Ovifat) pour ne pas être incorporé dans l’armée allemande »
En septembre 44, l'Opération Bergbang est une des cinq opérations de largage de parachutistes en Belgique. Parmi tous les parachutistes largués dans ces opérations, il y avait Charles Lemaire, l’oncle de François, un Stavelotain passionné de l’histoire de la libération. « Mon oncle a fui son village (NDLR : Ovifat) pour ne pas être incorporé dans l’armée allemande. Il est allé à Gibraltar puis en Angleterre où il a été entraîné à toutes les techniques de combat. Et puis à partir du 28 juillet, 1944 ils ont été largués en France et puis en Belgique en Septembre, sur un axe entre la frontière française et l’Allemagne », raconte François Lemaire.
Une cérémonie pour contribuer au devoir de mémoire
Cette année, plus que les autres, l’Amicale des Para-Commandos de Verviers voulait rendre hommage à l’opération spéciale en invitant l’école de Solwaster. Un moment essentiel qui contribue au devoir du souvenir vers les plus jeunes génération. « On a parlé des parachutistes à la Ferme de Solwaster et d’autres en Allemagne à 25 kilomètres. Ils ont dû marcher trois jours pour revenir avec les autres et puis, on a chanté la Brabançonne ici », expliquent des élèves de sixième primaire de l'école du village.
Une fois de plus, le devoir de mémoire a été honoré avec fierté. Sans le courage et la détermination de nos SAS belges, dont la devise est « qui ose gagne », la Libération en septembre 1944 n’aurait peut-être jamais vu le jour.