Tous les deuxièmes samedis du mois d’octobre, c’est la nuit de l’obscurité. Le but de l’action est de sensibiliser la population à la pollution lumineuse. Celle-ci est particulièrement visible lorsqu’on observe le ciel, mis elle peut aussi avoir d’autres conséquences.
Au coucher du soleil, lorsque le ciel est dégagé, des passionnés, comme le Spadois Emmanuel Jehin, se mettent en route vers leur endroit favori pour observer le ciel. Étoile, nébuleuse, planètes et... des satellites qui viennent fendre le ciel. Les inventions humaines sont partout. L’une d’entre elle, la lumière artificielle vient compliquer la tâche des passionnés d’astronomie et des professionnels comme Emmanuel. "En Belgique, on n’a plus un seul endroit où on peut observer un ciel noir. C’est dû notamment au sur-éclairage, au nombre important d’autoroutes et à la très forte densité de population. Il n’existe plus que quelques endroits en Europe où on peut observer un ciel noir", indique Emmanuel Jehin le président du Groupe Astronomie de Spa et maître de recherche au FNRS.
"Toute cette lumière envoyée vers le ciel, c’est un gaspillage d’énergie qui coûte cher"
La 14e édition de "La Nuit de l’Obscurité" en Wallonie est organisée ce samedi. Chaque année, cet événement sensibilise à la pollution lumineuse, qui est par ailleurs très importante en Belgique. "Nous avons une densité d’éclairage énorme en Belgique. Toutes ces lumières font que la Belgique est visible depuis l’espace comme un énorme point lumineux. Toute cette lumière envoyée vers le ciel, c’est un gaspillage d’énergie qui coûte cher", souligne le président du GAS.
"Pour notre sommeil et notre développement également, c’est un problème qu’il ne faut pas négliger"
En effet, les anciens éclairages publics qui sont toujours présents en nombre, n’étaient pas pensés pour envoyer la lumière vers le sol, et non vers le ciel. Les impacts de ceux-ci sont nombreux. Notamment, sur la biodiversité. Le parc naturel des sources a donc décidé de s’allier au GAS pour cette 14e édition de la nuit de l’obscurité. "On peut traiter la pollution lumineuse pour l’astronomie en orientant les lumières vers le sol, mais ça ne fonctionne pas pour la faune et la flore. On constate que de nombreux prédateurs nocturnes ne sont plus avantagés la nuit, car il fait trop clair. De nombreux insectes se regroupent autour des lumières et viennent s’y brûler. Pour notre sommeil et notre développement également, c’est un problème qu’il ne faut pas négliger", juge Paul Crismer, un des chargés de mission du Parc Naturel des Sources.
Une nuit de découvertes et 4 conférences
Au programme de cette nuit du 9 octobre, le GAS propose d’accompagner ses passionnés dans la découverte du ciel. L’inscription doit se faire sur leur site ou par téléphone. 4 conférences sont également organisées pour en apprendre plus sur la pollution lumineuse et sur l’astronomie. La prochaine sera organisée le 10 décembre à Spa. (P.J.)