Les métiers de contact restent fermés pendant encore un gros mois, minimum. Une situation extrêmement compliquée pour la majorité des coiffeurs, esthéticiennes, tatoueurs et autres. A Malmedy, le salon de coiffure Tendance a décidé d’apporter une petite touche d’humour, en décorant ses vitrines style décos de Noël, mais avec des caricatures des politiques qui imposent les mesures drastiques. Un humour, noir, qui cache une grande vague de désespoir.
« On égratigne les politiques qui nous imposent ces mesures. On est choqués par les propos d’un Frank Vandenbroucke qui parle d’électrochoc pour la fermeture, ou d’un autre ministre qui nous conseille de faire une playlist Spotify. C’est vraiment un manque de respect », s’insurge Sege Metzmacher, patron du salon Tendance Malmedy. Un salon qui employait encore 5 à 6 personnes, temps plein, avant le confinement.
«J’ai reçu cette semaine la lettre de démission de ma dernière employée, qui a décidé d’aller travailler dans la grande distribution, où là elle aura du travail toute l’année », ne peut que constater le coiffeur malmédien.
Cette vitrine, décorée par le caricaturiste de Houffalise, Jean-Marie Lesage, est donc une belle façade, d’humour noir, pour contrer le désespoir. Une façade qui ne reflète malheureusement pas la réalité des salons de coiffure, et de celui-ci en particulier.
« J’approche de la soixantaine, j’ai déjà ma carrière derrière moi, heureusement mes charges sont moindres qu’un jeune qui commence, mais je réfléchis quand même à mon avenir, comment sauver notre peau? », s’inquiète Serge Metzmacher, qui se ressource dans son jardin, en attendant des jours meilleurs.
C’est une évidence, les coiffeurs subissent de plein fouet cette crise sanitaire, et les mesures imposées. Pas sûr que tous pourront s’en relever sans casse.
Mais ici, on garde une pointe d’optimisme, le salon malmédien louant même des emplacements, sièges ou espaces, pour les jeunes coiffeurs ou esthéticiennes qui cherchent un salon à moindre frais, avec un forfait de 50 euros par jour, tous frais compris. Pour les aider à se lancer dans leur propre entreprise. Quand ce sera permis...