Deux hommes étaient poursuivis devant le tribunal correctionnel, dont l’un pour tentative de meurtre, lors d’une scène ultra violente dans le cadre d’un trafic de drogue, rue de Dison à Verviers.
La scène se déroule le 9 août dernier, à 9h du matin, rue de Dison, devant l’école de la Providence. Jalal (36 ans) et Walid (40 ans) vont à la rencontre d’un certain Nesreddine afin de se procurer de la cocaïne. Mais l’affaire tourne au vinaigre, et ce dernier frappe Jalal d’un violent coup de poing à la mâchoire. Celui-ci poursuit le dealer et lui assène plusieurs coups, à l’aide d’un hachoir, au bras, à l’épaule et sur le derrière de la tête, ce qui sera qualifié de tentative de meurtre ! Quant à Walid, se saisissant de l’arme, il en menace Nesreddine en faisant mine de lui trancher la gorge.
C’est toujours détenus que les deux hommes ont comparu devant le tribunal correctionnel de Verviers, Jalal pour tentative de meurtre, Walid pour menaces avec arme. Où Jalal se défend : « On allait à sa rencontre pour acheter de la blanche (en fait, de la cocaïne). Moi, je n’ai rien fait, il a pris l’argent , puis m’a donné un coup de poing au point de me casser la mâchoire. On était complètement ivre. » A 9 h du matin ? « On avait bu toute la nuit, et pris aussi de la cocaïne » dit-il en prétendant ne plus se souvenir de la suite, ni la provenance du couteau dont il se serait servi. « Un couteau ? Ce n’est en tout cas pas un couteau dont on fait les tartines, disons plutôt un hachoir » lui rétorque le juge André Des témoins déclarent qu’il le portait sur lui, dans son pantalon, et les images vidéo prouvent qu’il a poursuivi le dealer l’arme à la main. Jalal reconnaîtra qu’il est consommateur de cocaïne et de cannabis, en plus de l’alcool.
Walid pour sa part prétend avoir voulu jouer les médiateurs en tentant de séparer les deux hommes. « J’ai voulu éviter qu’il y ait un mort » dit-il. C’est donc qu’il a pensé que Jalal allait tuer le dealer ? « Oui, c’était une scène très violente » admet-il.
30 bières par jour
Pour Mme Troisfontaines, ministère public, il s’agit là d’un dossier qu’elle qualifie de pathétique. « On a ici deux hommes qui ne font rien de leur vie, sinon se droguer et boire. Et qui dépendent de la société. Walid a admis boire jusqu’à 30 bières par jour ! » Pour elle, les images vidéo démontrent à suffisance que Jalal a poursuivi le dealer avec un hachoir à la main avec l’intention évidente d’attenter à sa vie, un sort qu’il a évité mais avec des blessures telles qu’un médecin de l’hôpital dit n’avoir jamais vues. Elle réclamait 40 mois de prison ferme pour Jalal, et 8 mois pour Walid.
Mais pour l’avocate de Jalal, Me Peutat, l’intention de tuer n’est pas vraiment établie, même si la scène est impressionnante. Et la victime n’est pas innocente non plus. Elle demandait donc une requalification de la prévention en coups et blessures, et un sursis probatoire pour les deux hommes.
Peine perdue. Le tribunal a estimé la tentative de meurtre établie, et condamné Jalal à six ans de prison ferme. Son complice a écopé de 8 mois de prison ferme.