Un Verviétois est accusé devant le tribunal correctionnel d’avoir abusé de sa propre mère en état de faiblesse, en lui prélevant pas loins de 50.000 euros et ainsi la plonger dans une situation dramatique. Il risque 2 ans de prison.
Le 18 septembre dernier, la police de la zone Vesdre contrôle une Toyota, signalée volée par sa propriétaire, une dame de 70 ans, et ayant été repérée lors de deux cambriolages commis quelques jours auparavant à Herve et à Crisnée. A son bord, trois Algériens dont un couple, en séjour illégal. Le conducteur de la voiture est un certain Laurent (38 ans), qui n’est autre que le propre fils de la plaignante !
Mais s’il n’y avait que ça ! La dame se plaint aussi d’un détournement d’une jolie somme de plus de 46.000 euros, de l’usage abusif de sa voiture et de sa carte bancaire pour plus de 1.000 euros, ainsi que de harcèlement etc.
La cocaïne, c'est aussi une prison
C’est toujours détenus que les quatre, trois hommes et l’épouse de l’un d’eux, ont comparu devant le tribunal correctionnel où le juge M. Defechereux lui reproche d’avoir abusé de l’état de faiblesse de sa mère qui connaît d’énormes problèmes de santé dus à des cancers à répétition, et est dans une situation financière compliquée, après une carrière pourtant comme médecin. « Si votre mère vous donnait sa carte bancaire, c’est pour faire des courses, pas des prélèvements, des retraits ou des achats pour un tel montant ».
S’il est en aveux sur presque tout, Laurent conteste cependant le montant des prélèvements : « Oh, je n’ai pas pris autant que ça, je dirais aux alentours de 30.000 euros ! ».Et tout ça pour quoi ? Pour la drogue, évidemment, étant un consommateur excessif d’alcool et de cocaïne. « Vous avez des fréquentations lamentables, je les connais presque tous. Pourtant vous avez été deux fois en cure, et vous avez chaque fois replongé » le sermonne le juge. « Oui, mais maintenant que je connais la prison, je ne veux plus de cette vie. La cocaïne, c’est aussi une prison. Et j’aime ma maman » répond-il.
Quant aux trois Algériens, tous faisant l’objet d’un ordre de quitter le territoire, ils admettent tremper dans la drogue. « Je consomme de toutes les drogues, depuis le haschich au crack » dira même l’un d’eux.
Une situation dramatique
L’avocate de la mère de Laurent, partie civile, décrit la situation dramatique dans laquelle se trouve la dame : « A 70 ans, elle a été opérée une vingtaine de fois. Elle a eu des problèmes avec son fils dès sa jeunesse. Elle a pourtant cherché à l’aider. Mais il a trop profité de son état de faiblesse, et est maintenant à bout, à force d’être ponctionnée et harcelée, au point d’envisager le suicide ». Elle réclame 54.000 euros de dommages provisionnels et une expertise médicale.
Mme Wéry, ministère public, constate que la vie de Laurent est une véritable descente aux enfers, alors qu’il avait toutes les chances devant lui avec des parents dont le père est décédé du covid et la mère médecin. Mais les extraits de compte sont formels, et font état de retraits que sa mère n’avait aucune raison de faire. Elle réclame deux ans de prison pour Laurent, 18 mois pour un des Algériens en état de récidive légale, et d’un an pour les deux autres.
Jugement dans une semaine.