Voici un an quasi jour pour jour maintenant qu’un homme, accusé de viols par sa nièce, attend un jugement qui risquait d’être lourd puisque 7 ans de prison avaient été réclamés. Mais les expertises ayant traîné, le procès a dû être repris à zéro.
C’est parce que entre-temps, le siège du tribunal a trois juges a changé que le procès a dû être repris « ab initio » comme on dit en langage judiciaire. A 73 ans, Claude (prénom d’emprunt) est accusé par sa nièce Morgane (idem) d’attouchements et même de viols sur une longue période, qui va de 2007 à 2019, alors que la fillette n’avait que 12 ans. S’il reconnaît un seul attouchement, il nie cependant tout autre acte répréhensible à fortiori les viols.
Morgane est la fille du frère décédé de Claude, et donc est sa nièce. Et son beau-père en même temps, car Claude s’est mis en couple avec la veuve de son frère. Ensemble, ils ont six enfants, dont Morgane. Celle-ci s’était ouverte à sa mère, qui ne l’a pas crue. Il faut dire que son entourage estimait qu’elle allumait le prévenu et même le chauffait « C’est vrai, confirme Claude, elle se collait tout le temps contre moi. Moi je n’y voyais pas de mal juste un besoin d’affection. » Durant l’enquête, d’autres ont sous-entendu que la victime avait tendu un piège à son agresseur en vue de lui réclamer des dommages et intérêts pour financer un emménagement avec son compagnon.
Claude reconnaît juste un dérapage. « Elle avait un problème avec ses seins, qu’elle trouvait trop gros. Un jour, elle a levé sa blouse pour me les montrer. Alors oui, je les ai touchés, pour les soupeser même pas les caresser. Je lui ai dit que ses seins étaient normaux, et qu’elle pourrait se faire opérer plus tard si elle le voulait. Je la considérais comme ma propre fille, nous étions très proches. C’était une erreur, j’aurais jamais dû les toucher ».
Ces affirmations n’ont guère convaincu le ministère public qui a réclamé une peine sévère de 7 ans de prison. La défense, assurée par Me Troxquet, réclame bien entendu son acquittement. Jugement fin janvier.