Au lendemain des inondations, il fallait sécuriser et réparer. Donner priorité à la détresse humaine. D’énormes machines de chantier ont retiré les déchets et obstacles de la Vesdre et de la Hoëgne. La catastrophe et les travaux qui ont suivi ont impacté la biodiversité. Les pêcheurs, sentinelles de nos rivières, le constatent. Sur le bassin de la Vesdre, les associations ont perdu la moitié de leurs membres.
Dans le bassin de la Vesdre, on pêche en no-kill. Les prises sont relâchées en rivière. Des métaux lourds sont encore présents dans les sédiments. Suite aux inondations, des égouts et stations d’épuration sont détruits, leurs eaux usées se déversent dans la rivière. Le lit de la rivière a lui aussi changé...
"La puissance de l’eau a emporté les enrochements. Ici, une île entière a disparu. Elle abritait des insectes, des oiseaux, les truites pouvaient s’y cacher", explique André Thielmanns, un des pêcheurs de la Ligue royale des Pêcheurs de l’Est.
A certains endroits, la végétation a été arrachée. Certains arbres ont dû être coupés. "Les arbres sont importants, car lors de sécheresse, ils protègent les rivières de l’évaporation de l’eau. Ils sont des abris pour les oiseaux, les insectes..." soutient Pascal Crul, le président de La Ligue royale des Pêcheurs de l’Est.
Phil Greif connaissait cette rivière comme sa poche. Il est né à deux pas d’ici. Aujourd’hui, il évite de pêcher seul. Il ignore où sont les trous, les différentes profondeurs. Tout est à redécouvrir.
"La Vesdre, c’est un canal pour le moment"
"La Vesdre, c’est un canal pour le moment, signale Pascal Crul. Donc, on repart de zéro. Nous n’attendons qu’une chose maintenant, c’est qu’on serve d’exemple en Belgique et en Europe en matière de réaménagement de rivière post-inondations".
Avec ses 2200 membres, la ligue royale des pêcheurs de l’Est est une des plus importantes associations wallonnes. Elle subit une baisse de fréquentation de 50% sur le bassin de la Vesdre. Autrefois réputées pour ses truites de 50 voire 80, 90 centimètres, la Vesdre attirait des pêcheurs de toute l’Europe, jusqu’à l’Afrique du Sud.
(Aurélie Michel)