Son projet d’élevage de 40 000 poulets, cela fait maintenant un an et demi que Bruno Antoine, éleveur de vaches laitières, le mûrit. Un moyen pour lui de se diversifier dans un secteur qui subit les crises mais aussi de répondre à une forte demande. En moyenne, on estime qu’un Belge en consomme 14 kgs par an... «La production laitière aujourd’hui est peu rémunératrice vu les heures que l’on passe à travailler. Pour le moment le consommateur demande de la viande de volaille et l’agriculture doit en produire. Autant la produire ici en Belgique que, comme pour le moment, importer de la viande qui vient de Pologne ou d’Ukraine où les volailles sont élevées dans des conditions beaucoup plus déplorables qu’en Belgique » explique Bruno Antoine, agriculteur et créateur du projet d’un élevage de poulet à Andrimont.
Un projet qui ne plaît pas à tout le monde
Cette nouvelle infrastructure, c’est au bord du chemin de Wooz qu’elle devrait se situer mais elle suscite déjà beaucoup de réactions. Le permis de construction n’est pas encore accepté que les riverains lancent une pétition. Pour eux, cet élevage est incompatible avec les valeurs de leur village « dans le local, dans le bio, dans une commune sur laquelle on fait des groupements d’achats locaux, des achats collectifs. On nous dit retournez à la terre et puis on nous propose l’implantation d’un poulailler d’exploitation et d’engraissement intensif. On ne comprend pas très bien le projet et l’idée » exprime Chantal Deroche une riveraine.
« Dans ce projet c’est plutôt les nuisances que cela va occasionner à tous les riverains ici. Des nuisances olfactives, auditives, morales aussi car on sait bien qu’il y a 40 000 poulets qui sont en train de mourir. Ce n’est pas une entreprise bio » ajoute Monique Bonsang, une riveraine.
Une question de bien-être animal
Un bien-être animal qui inquiète également le parti Ecolo de Dison « Ici les poulets resteront renfermés pendant 42 jours, c’est à dire 6 semaines sans accès à l’extérieur avec des lumières artificielles pour réguler jour et nuit. Là on trouve déjà qu’au niveau du bien-être animal il y a un gros problème » déclare Jean-Jacques Michels, conseiller communal Ecolo de Dison.
« Je pense que mon étude est vraiment raisonnée par rapport à tout ce que l’on peut entendre comme critiques. La volaille viendra, ici, de Belgique. Elle sera élevée par des aliments belges et les granulés, la céréale vient de l’autre côté de Liège, à proximité. On a un accord avec un autre agriculteur qui ne fait que de la céréale, lui est à la recherche de fientes pour fertiliser son sol et nous on ne demande qu’à avoir ses grains. Termine Bruno Antoine, agriculteur.
L’enquête publique prendra, elle, fin ce mercredi matin. Une réunion de la dernière chance est prévue. L’occasion pour l’agriculteur d’expliquer directement aux riverains le bien-fondé de son projet. (Lise Houtain)