Focus sur un animal pas banal à savoir le castor. Ce rongeur avait disparu de nos contrées. Seules quelques micros populations survivaient ça et là en Europe. Réintroduit chez nous - frauduleusement il faut le dire - à la fin des années 90’, il a reconquis son territoire et réinvestit nos rivières.
La Berwinne, étymologiquement la "rivière des Castors", a semble t-il renoué avec son histoire. Le retour du castor donne à nouveau sens à ce nom « Berwinne ».
Si l’animal est nocturne et donc difficile à observer en journée, les indices de sa présence eux sont bien visibles et ne laissent planer aucun doute. Longtemps chassé et en voie d’extinction, les castors sont à nouveau sur les rives et dans les cours d’eau autrefois habités par leurs ancêtres.
Depuis les années 70’, - nous explique Olivier Rubbers, responsable du Réseau Castor - il y a une loi qui a été mise en place pour restaurer la nature et la question qui s'est posée était de savoir : Mais c'est quoi la nature? Est-ce que des perruches du Népal qui volent à Zaventem font partie de la nature? Est-ce que les castors font partie de notre nature? Et bien, pour le castor la réponse est oui et pour la perruche du Népal non. C'est à dire qu'il y a ce qu'on appelle des espèces indigènes et non indigènes. Et ce qui fonde le caractère de notre patrimoine naturel, c'est la flore, la faune des habitats indigènes. Et le castor même s'il a disparu il y a cent ans fait partie des espèces indigènes et le fait qu'il revienne est un acte de restauration.
Cet animal méconnu souffre encore d’une bien mauvaise réputation. On l’accuse de tous les maux : déforestation ou encore inondations. Mais c’est mal connaître ce rongeur semi-aquatique qui joue pourtant un rôle fondamental dans notre environnement.
Le castor est reconnu comme étant une espèce clé de voûte càd qu'il va jouer un rôle écologique, hydrologique et pédologique extrêmement important. Il va couper les arbres le long des cours d'eau afin d'éviter la fermeture de la strate ligneuse sur les zones humides ce qui appauvrirait l’écosystème. Mais plus fort que ça, il crée des zones humides en faisant des barrages. Il crée des plans d'eau. Alors pour résumer, le castor est un formidable promoteur immobilier en habitats naturels et qui plus est, il est gestionnaire.
A sa manière, il lutte contre le réchauffement climatique. Grâce à ses barrages, il atténue les effets de crue mais aussi d’étiage.
On estime aujourd’hui à plusieurs milliers le nombre de castors en Belgique. L'animal est monogame et territorial. L'étendue de sa zone de vie compte au maximum 5 kilomètres cependant hors de question pour lui d’accueillir sur son territoire un castor qui ne serait pas issu de sa cellule familiale . Aussi sa population devrait se réguler d’elle-même en fonction de la place disponible.