C’était hier soir la der des der pour le conseil communal de Limbourg, qui sera presque entièrement renouvelé le 2 décembre prochain, puisque 10 conseillers actuels dont trois échevins quitteront le conseil après une mandature rendue compliquée par le covid et par les inondations. Alors, un dernier conseil serein ? Pas vraiment. Car le groupe d’opposition « Changeons ensemble » (3 sièges), qui ne sera plus présent la fois prochaine, en a profité pour faire un dernier baroud d’honneur assez virulent.
C’est à propos du vote des taxes pour 20025 que le feu a pris. Si celle concernant le précompte immobilier reste fixée au taux de 2.600 centimes additionnels, celle sur l’impôt des personnes physiques fait un bond, passant de 8,2% à 8,8%, soit le maximum recommandé par la Région wallonne. C’est Sonia Genten qui sonne la charge : « Depuis des années, vous avez déjà une taxation qui dépassait celle des autres communes de la région, et vous l’augmentez encore au maximum » tonne-t-elle. A cela, il lui est répondu que Limbourg offrait des services comme la bibliothèque, la crèche, et le centre culturel Kursaal que les autres communes n’ont pas.
Puis ce sont les échevins Luc Delhez et Stephen Bolmain qui montent au créneau : « Il faut comparer avec les autres taxes, dont certaines sont absentes chez nous. C’est ainsi que nous n’avons pas de taxes sur l’entretien des égouts, ni sur les trottoirs, ni sur les parcelles non bâties, et d’autres encore. Ces taxes forfaitaires ont un impact de la même manière sur les gens, les pauvres comme les riches, tandis que l’IPP module en fonction des revenus » La bourgmestre Valérie Dejardin surenchérit : « C’est l’impôt le plus juste, et qui permet des recettes supplémentaires du Fonds des communes, qui sont indexées sur la hauteur du taux de taxation. Il y a 12 ans qu’on n’avait plus touché à cet impôt, et ce malgré les inondations. Et il nous faut tenir compte des mesures qu’envisage le gouvernement en voie de formation qui impacteront durement les finances des communes. » Des propos qui ne convainquent pas l’opposition, pour qui tout cela ne tient pas debout.
Une taxation malhonnête ?
Mais ce n’était pas tout. Il y avait aussi au menu la taxe sur le ramassage des poubelles, qui passe à 85 € pour les isolés et à 130 € pour les ménages, en plus d’une augmentation du prix des divers sacs. Ce qui pour Sonia Genten représente des augmentations allant de 29% jusqu’à 66%. Pour elle, c’est intolérable : « Quel travailleur a reçu une augmentation de salaire d’une telle proportion, à part peut-être certains décideurs ? Vous dépouillez le citoyen, alors qu’un bon gestionnaire diminuerait les dépenses plutôt que de presser le citron jusqu’à la dernière goutte. Vous vous faites de l’argent sur le dos des citoyens, c’est malhonnête ! »
Une accusation que Valérie Dejardin ne pouvait laisser passer : « Ici, il s’agit d’une obligation légale d’appliquer un coût vérité, alors que nous étions en dessous du taux légal toléré. Avec l’augmentation de 8% appliquée par Intradel, ce coût se montera à 426.000 euros. Cet argent, nous sommes obligés de le trouver quelque part auprès des bénéficiaires du service ! Vous pouvez imaginer devoir évacuer vos déchets par vous-même ?»
Ce dernier conseil s’est finalement terminé dans une certaine concorde, avec les remerciements polis des uns et des autres. Les prochains risquent d’être moins musclés.