Vous l'avez peut-être remarqué ce week-end si vous avez assisté à une rencontre de football amateur, les joueurs, entraineurs et arbitres portaient un trait rouge sur leur joue gauche. L’Association des Clubs Francophones de Football (ACFF), avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a en fait lancé une grande opération de sensibilisation pour tirer un trait sur la violence sur et autour des terrains de foot. La recrudescence des actes de violences et des événements récents rappellent que la sensibilisation et l’action sont nécessaires. Reportage à l’Étoile Elsautoise où les U8 de différents clubs ont porté le trait.
Un samedi matin traditionnel à l'Etoile Elsautoise. Comme chaque week-end, plusieurs rencontres de jeunes sont au programme. Mais aujourd'hui, un point commun rassemble les joueurs et entraineurs d'Elsaute et de Herve et l'arbitre du match : ce gros trait rouge tracé sur la joue gauche. "C'est contre la violence", nous explique d'emblée Alexandre, qui évolue en U8 à Herve.
Il faut dire que les phénomènes de violence sont en augmentation dans le football amateur, sur et autour des terrains. Une violence physique et principalement verbale. Chiffre intéressant : en Fédération Wallonie-Bruxelles, un jeune sur quatre est victime de violence verbale dans son club de sport.
Alors pour tirer un trait sur ce fléau et montrer son engagement face à la violence, l’Association des Clubs Francophones de Football (ACFF) a lancé une campagne de sensibilisation marquée par ce trait rouge. "On se rend compte que le football n'est pas en dehors de la société. La société civile comporte aussi beaucoup de violences. L'après-Covid a généré beaucoup de libertés mais des libertés qui sont parfois forts agressives. Il y a clairement une augmentation d'actes de violence. C'est beaucoup plus marqué qu'avant. On parle beaucoup de fair-play, ça reste un terme qu'on voit sur des banderoles mais on doit l'appliquer dans sa tête et dans son coeur sinon ça ne sert à rien. C'est un travail au quotidien", rapporte Gaston Schreurs, membre du conseil supérieur de l'ACFF.
Les clubs, ce sont les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants...mais aussi les spectateurs, les parents...très souvent pointés du doigt pour leur comportement qui peut engendrer des actes de violence. A Elsaute, chaque année avant le début de la saison, une réunion est organisée avec tous les parents pour expliquer le problème et conscientiser. La recrudescence des actes de violence reste toutefois bien visible. "On y est confronté en permanence. Ce sont des petites agressions verbales, des mots qui font mal. C'est à chaque match, chaque week-end. C'est partout. Ce n'est pas propre à un club ou à une équipe ou à une région géographique", raconte Benoit Damoiseau, responsable des jeunes (RTFJ) à Elsaute.
L'ACFF a pris le problème à bras le corps et multiplie les actions de sensibilisation et de prévention pour mettre la violence hors-jeu. Le chemin sera long. Avec cette campagne, la Fédération espère déjà retrouver un peu de sérénité sur et autour des terrains de football.