3400 kilomètres, 21 étapes, 51 cols de moyenne ou haute montagne, c’est le tour de force réussi par Augustin Halleux. A 59 ans, cet habitant d’Henri-Chapelle vient de terminer la Vuelta après trois semaines d’efforts intenses. Et il n’était pas à son coup d’essai…
Quand il évoque sa dernière performance, Augustin Halleux a le regard qui déborde de passion. Mais très vite, il aime retourner dans le passé et raconter d’où il vient. En 2004, à 47 ans, il se découvre une passion pour le vélo en participant au « Beau Vélo de Ravel » qui faisait une étape à l’Abbaye du Val Dieu. Sans peut-être s’en rendre compte, Augustin vient de choper le virus de la petite reine.
Trois ans plus tard, il enfourche son vélo pour un périple de 2200 kilomètres qui l’emmènera, en treize jours, jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle (Espagne). « C’est à ce moment là que j’ai décidé qu’un jour j’essayerai de faire le Tour de France, en devançant d’un jour les coureurs professionnels ». Défi réussi en 2010.
Mais l’infirmier capellois n’est pas rassasié pour autant. Que du contraire même, son appétit pour l’aventure et la découverte à vélo n’a fait que grandir. Un appétit d’ogre. Du coup, Augustin Halleux se fixe un nouvel objectif : après la grande boucle, place maintenant au Giro, sur les routes d’Italie. Défi réussi en 2012.
Jamais deux sans trois
La suite, vous la devinez sans doute. Tour de France, Giro… il ne manque plus que la Vuelta au palmarès d’Augustin. « Malgré mon expérience, je n’avais jamais connu un tour aussi difficile. L’absence de fléchage sur le parcours ne m’a pas vraiment aidé. A certains endroits, il n’était pas simple de trouver mon chemin. Et puis, il y a ces cols aux dénivelés impressionnants, à gravir sous des températures variant de 30 à 38 degrés », nous raconte Augustin Halleux.
Parti d’Ourense, en Galice, en passant par les Asturies et les Pyrénées, il finit par rallier Madrid, le 10 septembre dernier. « J’ai la chance d’être un assez bon grimpeur mais aussi de savoir bien mouliner. C’est sans doute, l’une des raisons de ma réussite. Sans oublier bien-sûr les trois équipes de ravitailleurs qui se sont relayées durant trois semaines. Cette aide logistique indispensable et ce soutien moral m’ont énormément aidé dans les moments difficiles ». Défi réussi en 2016.
Et maintenant?
C’est évidemment la question que tout le monde lui pose depuis son retour en Belgique. « D’abord je vais souffler un peu. Je sens que mon corps a trinqué. Puis j’ai mon métier d’infirmier et j’ai des projets familiaux qui n’ont rien à voir avec le cyclisme », conclut-il.
Mais de là à imaginer qu’Augustin Halleux n’a pas une petite idée en tête, il y a un pas à ne pas franchir. « Pourquoi pas un jour le Tour d’Australie? ». Défi réussi en … ?