Pour le deuxième tour du tableau qualificatif de Roland Garros, on savait que la tâche de Marie Benoît serait compliquée. Après un premier tour expéditif face à une invitée française, l’opposition de ce mercredi était d’un tout autre niveau.
Face à la gauchère eupenoise se dressait en effet Julia Grabher et ses larges épaules, une autrichienne qui, au tour précédent, avait sèchement sorti la deuxième tête de série du tableau. Un match qui se déroulera en trois temps, avec un premier set dominé par l’autrichienne qui montre sa puissance pour déborder Marie Benoît, 6 jeux à 3. Un allié providentiel va alors se manifester, la pluie.
La partie est interrompue pendant près d’une heure, le temps nécessaire à la joueuse belge pour retrouver ses esprits, retrouver de l’énergie et remettre en place la tactique définie avec son coach Xavier Le Gall. Marie retrouve de la constance, davantage de longueur et prend l’ascendant pour décrocher le deuxième set, 6 jeux à 4. Elle va même d’emblée prendre le service de Grabher dans le 3è set, et paradoxalement, c’est peut-être à cet instant qu’elle va laisser filer la victoire.
" Au troisième, j’ai breaké d’entrée. J’ai senti que j’avais un peu changé ce momentum on va le dire ainsi et que j’avais pris l’ascendance. Mais c’est à ce moment-là que j’ai commencé à rater plus. La tendance s’est réinversée à nouveau. D’où la déception..." raconte Marie Benoît, 232è joueuse mondiale.
Retirer le positif
Car la 3è manche de cette partie sera à nouveau dominée par Grabher. La joueuse de 24 ans frappe plus fort et parvient à nouveau à déborder Marie Benoît qui s’incline sans avoir démérité et après plus de deux heures de duel, 6 / 2 dans le dernier set. Une défaite qui ne doit pas trop noircir le bilan de la joueuse d’Eupen. "Sur le premier coup, ici, je suis hyper déçue mais c’est mon premier Roland-Garros. Je vais essayer de retenir le positif. Je vais analyser les choses que j’ai moins bien faites. Mais c’est une belle expérience", raconte-t-elle.
Objectif top 200
Avant de fouler la terre battue parisienne, Marie Benoît semblait un peu dans le doute. La structure qui l’encadre avait donc soigné sa préparation. "Il y a trois semaines, elle n’était pas dans une super forme à Zagreb. Elle a beaucoup travaillé et on est allé faire une semaine de préparation à Montpellier avec son kiné. Ici, c’est une première étape avant d’intégrer le top 200", explique Xavier Le Gall – Directeur sportif Hopes & Spirit.
Dans moins d’un mois débuteront les qualifications pour le tournoi de Wimbledon, autre monument du tennis. Après avoir découvert les courts de la porte d’Auteuil, Marie veut à présent fouler le gazon londonien et remporter de nouveaux succès. (Jacques Leunis)