Il y a jusqu’à présent 8 loups qui ont été identifiés en Wallonie, dont Akela, un des deux loups wallons qui ont établi leur territoire chez nous, dans les Fagnes pour Akela. Depuis plusieurs années, la région wallonne planche sur un plan d’action pour une cohabitation équilibrée entre l’homme et le loup. Un plan d’action qui doit permettre de protéger ce grand prédateur, mais aussi les élevages qui pourraient être attaqués. Avec indemnisations à la clé et aides logistiques pour se prémunir des attaques. En rappelant encore que le loup est une espèce protégée.
« Je me réjouis du retour naturel d’une espèce disparue de nos contrées, après plus d’un siècle d’absence. Le retour de ce grand prédateur est un signal positif dans le cadre de la sauvegarde de notre biodiversité, à condition de pouvoir assurer une bonne cohabitation homme-nature. Nous disposons désormais d’un plan d’action concret qui va permettre de renforcer tant la protection de l’espèce que sa cohabitation avec les activités humaines", explique Céline Tellier, ministre wallonne en charge de l’Environnement et de la Nature lors de la présentnation de ce plan d’action loup ce vendredi sur le site du Barrage de la Gileppe.
Le Plan pour une cohabitation harmonieuse avec le Loup en Wallonie a été présenté officiellement ce vendredi par la Ministre wallonne de la Nature, Céline Tellier, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et le Département de l’Etude du milieu naturel et agricole (DEMNA) du SPW ARNE, en présence d’acteurs du Réseau loup au barrage de la Gileppe, dans la région des Hautes Fagnes où le loup a été observé.
Actuellement, le Réseau loup a pu mettre en évidence la présence de 8 loups différents en Wallonie. Il s’agit de loups vraisemblablement en phase de colonisation à la recherche d’un territoire. Parmi ceux-ci, deux mâles semblent être établis sur le territoire : Akéla, dans les Hautes-Fagnes, et un individu sur la commune de Léglise. En 2020, un indice ADN a mis en évidence la présence d’une femelle dans les Hautes-Fagnes, ce qui augure d’une possible reproduction même si aucun signe n’a encore été détecté.
Le retour naturel de cette espèce protégée en Europe nécessitait un plan pour encadrer au mieux sa cohabitation avec l’homme et les réalités de notre territoire. Un tel plan existe déjà dans plusieurs pays européens.
Le retour naturel du loup soulève en effet des questions en termes de cohabitation avec les gestionnaires de troupeaux et avec le monde de la chasse notamment, mais aussi des questions plus culturelles liées à l’acceptation de ce grand prédateur, bien que sans danger pour l’homme, dans nos régions.
Le Plan Loup qui s’inspire notamment des plans développés dans les pays voisins, propose des solutions concrètes pour faciliter le retour du loup via :
- Le renforcement de la protection de l’espèce : en garantissant un maximum de quiétude autour des tanières localisées et en renforçant la surveillance des zones occupées par le loup notamment pour éviter les risques de braconnage.
- Le renforcement des mesures de détection du loup et du suivi des individus au travers du Réseau loup et, le cas échéant, suivi pro-actif des individus au moyen de pièges-photo et d’un suivi par télémétrie (colliers-émetteurs).
- L’élargissement des possibilités d’indemnisation : aux propriétaires de troupeaux professionnels mais aussi aux détenteurs d’animaux de rente ou de loisir. Et une indemnisation à hauteur de la valeur de l’animal tué, octroyée en cas de responsabilité certaine ou probable du Loup.
- Des conseils de spécialistes et aides à la prévention grâce notamment à la mise à disposition de kits de protection temporaires (clôtures mobiles et kits d’effarouchement) et au financement de moyens de prévention plus durables.
- Des actions de sensibilisation : organisation de soirées d’information sur la présence du Loup et son statut de protection ; développement de supports de communication ciblés dont un guide à destination des éleveurs concernant les moyens de prévention.
Pour rappel, l’objectif du Plan Loup est d’accompagner l’installation du loup :
- du point du vue de la protection des individus et de leurs habitats en vue de permettre le redéveloppement naturel d’une population en Wallonie ;
- afin de faciliter la cohabitation avec les acteurs de terrain.
Le plan a été élaboré avec la collaboration de nombreux acteurs : DNF et DEMNA du Service public de Wallonie et les membres du Réseau Loup. Pour rappel ce Réseau Loup est coordonné par le Département de l’Etude du Milieu Naturel et Agricole (DEMNA) du Service public de Wallonie – ARNE. Il regroupe une trentaine d’acteurs (agents du SPW, éleveurs, scientifiques, naturalistes, chasseurs et communicateurs). Au-delà du Réseau loup, le Plan a été soumis à la concertation de représentants des différents acteurs : monde agricole, monde de la chasse, naturalistes, pouvoirs locaux, la Défense, les parcs naturels. Il a également été soumis à l’avis de la Section nature du Pôle Ruralité du CESE.