Rendre nos forêts plus résistantes face aux changements climatiques et favoriser la biodiversité, c’est l’objectif de l’opération « Forêt résiliente » lancée par la Wallonie. Les propriétaires forestiers peuvent répondre à l’appel à projet jusqu’à fin septembre. Le point sur les avantages de ce modèle avec une forêt plantée à Jalhay par des précurseurs.
C’est une forêt aux espèces variées d’une soixantaine d’années. On ne parlait pas de forêt résiliente à l’époque, la tendance était plutôt à la monoculture d’épicéas. Mais l’agent forestier en charge de cette forêt domaniale aimait tester et était plutôt pionnier en termes de biodiversité. En pratiquant des éclaircies, ses successeurs favorisent encore davantage la régénération de cette forêt et la multiplication des espèces.
Les sorbiers ou bouleaux y ont fait leur apparition. On connaît aujourd’hui l’importance de ces arbres dits "secondaires" dans l’écosystème particulier qu’est la forêt.
Autre atout de cette diversité : un ravageur n’entraîne pas ici la mise à blanc de toute la parcelle. Ce type de forêt résiste mieux aux changements climatiques. Bref, les avantages sont nombreux, mais les freins demeurent en termes de rendements.
"C’est plus facile"
« Au niveau de l’entretien, la régénération naturelle vient toute seule. On doit seulement effectuer de petites interventions. Mais bien sûr, il faut changer sa mentalité et travailler différemment», indique Tennessee Coune, agent technique du DNF.
"Davantage de rendements"
« Les scientifiques ont démontré dans plusieurs pays européens que les forêts mélangées apportent énormément de bénéfices. Et en particulier, produisent plus de bois et donc rapportent davantage à leurs propriétaires », confirme Christine Sanchez, chargée de mission au sein de l’ASBL Forêt.Nature.
La biodiversité privilégiée par davantage de propriétaires
L’an passé, la Wallonie lançait un grand appel à projet « Forêt résiliente » pour favoriser la forêt de demain. Grâce à 1.400.000 euros, 367 parcelles, souvent ravagées par le scolyte, ont été replantées. Un nouvel appel à projet a été lancé. Plus de 200 parcelles sont candidates. Les feuillus sont davantage privilégiés, la biodiversité aussi.
« C’est une tendance générale. Les gens veulent participer à l’effort concernant la biodiversité et ils vont même au-delà du règlement, par exemple, le nombre d’espèces à planter par hectare, signale Georges Pletinckx, responsable du projet Forêt résiliente. On a plusieurs demandes de restauration de mares. On a aussi quelques projets de lisières forestières qui sont très riches pour la biodiversité ».
Malgré les incertitudes qui subsistent, diversifier nos forêts permettra d’augmenter leur résistance aux chocs qui les attendent, quels qu’ils soient. Diversité d’espèces, diversité d’âge aussi. La forêt de 2070 et 2100 se plante aujourd’hui. Les propriétaires privés et publics ont jusqu’au 30 septembre pour participer à l’opération « Foret résiliente ».
(Aurélie Michel)