Selon l’Institut météorologique, juillet aura été le mois de juillet le plus sec depuis 1885. Peu de précipitations sont attendues dans les prochains jours. Voilà 46 ans, en 1976, le printemps et l’été battaient eux aussi de nombreux tristes records. Tant et si bien que la sécheresse de 1976 sert toujours de référence lorsque le mercure grimpe dangereusement et que les sols s’assèchent...
Des champs jaunis, brûlés par le soleil. Un ciel qui n’en finit pas d’être bleu. Des rivières au niveau critique. Des restrictions en matière d’utilisation d’eau. Un tableau qui n’est pas sans rappeler la sécheresse de 1976. Une sécheresse qui a marqué des générations. Les agriculteurs du Pays de Herve s’en souviennent.
« En 1976, il a fait très sec depuis le printemps. On a récolté ce qu’on a pu au début de l’été. Il n’a plus plu depuis le mois de septembre, explique l’agriculteur hervien, Pierrot Vieillevoye. On devait aller en Hesbaye pour chercher de quoi soigner les bêtes. On a dû se débrouiller avec ce qu’on a pu trouver ».
« Les roses étaient brûlées, les prairies étaient brunes, papa était parti en Hesbaye pour avoir de la paille. On a même fauché les bords de route pour nourrir les bêtes », renchérit Josée Somja, agricultrice à Thimister.
Les vaches produisent moins de lait
Faute d’herbe, nourrir le bétail représente un coût énorme pour nos agriculteurs en 1976. Cet été aussi, les agriculteurs utilisent déjà le fourrage prévu pour l’hiver.
Accablées par la chaleur, les vaches produisent moins de lait. Hier comme aujourd’hui.
« Une vache n’aime pas une température de 30 degrés, il y a des chutes de production. En 1976, elles rentraient la journée à l’étable et on les lâchait la nuit. Maintenant, c’est la même chose »
En 1976: 16 jours consécutifs au-dessus de 30 degrés
L’année 1976 cumule les records : le printemps le plus sec du siècle dernier; la plus longue canicule jamais enregistrée en juin avec 16 jours au-dessus de 30 degrés et l’été avec le moins de jours de pluie. En 1976, l’épisode de sécheresse est d’autant plus spectaculaire que les vagues de chaleur sont rares à l’époque.
"Notre terre crie"
«Il y en a eu en 1947, en 1976...Une sécheresse, tous les 30, 40 ans. Mais, maintenant, il y a eu une sécheresse en 2020, 2022, ça devient plus inquiétant », soutient Pierrot Vieillevoye.
« On a mis du béton, on a mis du béton et maintenant, notre terre, elle crie. C’est ça qui me fait très peur», signale l’agricultrice de Thimister.
Ces sécheresses devraient devenir notre nouvelle « normalité », selon le rapport du GIEC, le groupe d’experts qui étudie l’évolution du climat. Des épisodes d’aridité à répétition qui mettent en danger notre agriculture, menacent nos forêts et la santé des plus fragiles.
(Aurélie Michel)