Un couple de Disonais se trouve actuellement en prison pour maltraitances diverses envers deux de leurs enfants, un garçon et une fille. Ils sont poursuivis devant le tribunal correctionnel où ils risquent cinq ans de prison chacun pour une kyrielle de préventions, dont celles de traitement inhumain et dégradant. Eux admettent simplement qu’ils ont été laxistes.
Cédric (40 ans) et Isabelle (38 ans) se sont connus alors qu’ils étaient encore adolescents. Ils ont rapidement formé un couple dont sont issus 5 enfants. Si curieusement, les trois aînés n’ont subi aucune maltraitance, ce sont les deux derniers, Maria (17 ans actuellement) et Mathieu, 15 ans, (prénoms d’emprunt) qui ont subi des sévices qualifiés d’inhumains de la part de leurs parents.
C’est le petit copain de Maria qui ira trouver la police après avoir reçu ses confidences. Celle-ci découvrira au domicile des parents un véritable champ d’horreurs. « Une véritable déchetterie, quasiment inhabitable, avec des mouches à foison et une odeur nauséabonde » décriront les policiers.
Enfermé dans une cage à chiens
L’enquête qui s’ensuit démontre que les deux enfants ont subi bien de maltraitances. Ainsi, Mathieu a été enfermé plusieurs heures dans une cage à chien, une des rares choses que le père reconnaîtra. « J’ai voulu lui montrer ce qu’il encourt s’il continuait à voler » dira-t-il en niant cependant l’avoir menacé de le tuer s’il n’entrait pas dans la cage. Quant à la mère, elle prétend qu’il n’y est resté que 5 minutes, et la porte ouverte ! « Je ne me suis pas rendu compte de ce que je faisais, je n’ai pas vu le mal » se défend le père. Maria se plaint aussi d’avoir dû rester des heures en position accroupie et dans l’obscurité, pour la punir d’avoir un petit copain. Et pire encore, d’avoir été séquestrée pendant une semaine par sa mère, avec verrous et cadenas, sans manger ni boire, ce qu’elle dément. « Oui, je l’ai gardé une semaine avec moi, mais elle pouvait aller et venir sans problème. C’était après avoir découvert une vidéo porno qu’elle envoyait à des dealers pour obtenir de la drogue ».
De la came à la portée des gosses
Ce n’est pas tout. Ils sont aussi accusés d’avoir fourni de la drogue à leurs enfants. Le père, toxicomane assidu, l’admet à moitié. « Il m’est arrivé de donner un joint à Maria, mais c’est pour éviter qu’elle se prostitue pour en obtenir » N’empêche que les enfants avaient accès comme ils voulaient à la came contenue dans le frigo. Là, le père admet avoir été laxiste.
A ces parents indignes, on reproche encore une privation de nourriture et un manque de soins. « Ca, ce n’est pas vrai. Ma femme est une mauvaise cuisinière, et il leur arrivait de ne pas vouloir manger ce qu’on présentait. Mais ils pouvaient manger tout ce qu’ils voulaient. » Pourtant, à l’école, on a constaté qu’ils n’avaient rien à manger, au point de devoir faire appel à la Croix Rouge. « C’est parce qu’ils avaient mangé leurs tartines dans le car » se défend la mère. Quant au manque de soins, le père affirme qu’il n’y a pas besoin de faire appel à un médecin quand on n’est pas malade. Pourtant, Maria n’a vu un gynéco pour la première fois que sur l’insistance de son copain, et la prise de sang qui a suivi a révélé qu’elle était atteinte de la maladie de Lyme.
Des insultes gratinées
Reste à ce menu peu ragoûtant les coups dont se plaignent les enfants, notamment à coups de chaussures renforcées. Que les deux parents nient en force. « Nous sommes tous les deux des enfants battus. Jamais, je n’ai levé la main sur mes enfants. Sauf une gifle, donnée à Maria, lors de la découverte de la fameuse vidéo » affirme le père, tandis que la mère admet aussi une seule gifle pour cette même occasion. Une mère qui se présente comme n’ayant jamais travaillé pour s’occuper de ses enfants !
Et puis, à ce menu, il faut encore ajouter le dessert, les insultes qui pleuvaient sur les gosses. Du genre de celle lancée à Maria : « Je vais dégommer ta sale gueule de pute ! » Ou encore en la traitant de poufiasse qui se fait troncher par tout Verviers » Là, il reconnaît un langage volontiers ordurier, qu’il tentera désormais de corriger.
Pour tant d’ignominie, le ministère public réclame cinq ans de prison pour chacun d’eux, en doutant que des mesures probatoires soient efficaces. Ce que la défense espère cependant obtenir, en contestant l’une ou l’autre prévention.
Jugement à quinzaine. (Luc Brunclair)