La scène se déroule au parc des Clarisses à Ensival le 10 juillet dernier. Ce jour là, Grégoire (nom d’emprunt) se rend à ce qu’il croit être un rendez-vous fixé par une connaissance, Dylan (20 ans) pour simplement discuter. Mais c’est en réalité un piège. Car à peine arrivé au rendez-vous que surgit un deuxième personnage qui était caché derrière un banc, Jérémy (25 ans). Et tous les deux se mettent à cogner comme des sourds sur Grégoire, le tabassant copieusement à coups de poings et de pieds au visage comme sur le corps. Puis ils s’enfuiront en piquant le vélo et le sac de leur victime, en tentant de vendre le vélo chez Cash Converters. Ils seront cependant vite identifiés par la police et arrêtés.
C’est toujours détenus qu’ils ont comparu devant le tribunal correctionnel pour vol avec violence et coups et blessures avec préméditation. Ils nient cependant cette dernière circonstance, prétendant qu’il s’agirait d’une discussion qui a dégénéré. A propos de quoi, cette discussion ? « Parce qu’il avait frappé ma sœur et tenté de violer la copine de Jeremy » prétend Dylan. Ce que nie évidemment Grégoire, qui parle de simples rumeurs.
Ils se présentent comme des justiciers
Mais selon Mme Wéry, ministère public, cette version ne tient pas du tout la route, car deux témoins de la scène ont déclaré qu’ils s’étaient tout de suite jetés sur le jeune homme. Et d’ailleurs, dans son audition par la police, Dylan reconnaît que c’était un plan ourdi depuis plusieurs semaines et qu’ils voulaient lui régler son compte afin de lui faire comprendre qu’on ne touche pas aux femmes. « On est donc loin d’une simple discussion qui a mal tourné » dira-t-elle, en évoquant une scène d’une violence extrême et en parlant d’un dossier inquiétant dans l’attitude actuelle des prévenus qui se présentent comme des justiciers. Elle réclame donc 20 mois de prison ferme pour les deux compères.
Le tribunal estime aussi que leur version n’est que faribole et que la préméditation reste établie. Il condamne Jérémy, déjà doté d’un casier judiciaire en matière de violences, à une supérieure, soit deux ans de prison et Dylan à 20 mois, les deux bénéficiant toutefois d’un sursis probatoire pour le surplus de la détention préventive qui se monte aujourd’hui à un peu plus de 4 mois.