C’est une affaire peu ordinaire qu’a eu à examiner le tribunal correctionnel, où sont poursuivis un entrepreneur eupenois et un des ses collaborateurs pour trafic de drones au profit de l’Irak, parfaitement illégal puisque ce pays se trouve sous embargo international. Et ce, grâce à de faux documents de livraison à la Georgie. Ils risquent tous les deux 2 ans de prison ainsi que des amendes et des confiscations pour des sommes colossales.
Pierre (nom d’emprunt) 66 ans, était à la tête d’une petite entreprise de transport, dont les affaires marchaient assez mal, jusqu’à ce qu’un collaborateur vint à être engagé. Avec lui, l’entreprise connut un rebond assez étonnant, l’homme lui amenant contrats sur contrats. Parmi ceux-ci, l’achat de drone de fabrication américaine via une filiale française. Un marché juteux, puisque ces drones, au nombre d’une dizaine, furent revendus pour la somme rondelette de 3 millions d’euros à la Georgie, selon les documents d’exportation établis par l’entreprise. Seulement, ces documents étaient faux, puisque la destination finale de ces engins était l’Irak, pays comme on le sait qui était et est toujours sous embargo international, et notamment américain. La transaction fut jugée suspecte, d’autant plus que la payement s’est effectué via 16 sociétés différentes, essentiellement turques.
Les deux hommes ont été traduits devant le tribunal correctionnel sous l’accusation de faux et usages de faux, ainsi que de blanchissement d’argent. Le ministère public a réclamé deux ans de prison pour les deux hommes, ainsi qu’une amende de 160.000 euros. D’autant plus qu’ils comptent chacun un casier judiciaire, le premier à deux ans de prison pour détournements de fonds, et l’autre à un an pour blanchissement d’argent, déjà. Et pour l’entreprise, une amende de quelque 480.000 euros ! Mais en outre, il a réclamé la confiscation des gains réalisés à l’occasion de cette opération illégale, estimés à 659.000 euros pour l’entrepreneur et 98.000 euros pour son collaborateur.
La défense a fait valoir que des éléments dont elle avait l’ignorance avaient été invoqués et que donc les droits de la défense n’étaient pas respectés pour obtenir le report de l’audience à une date ultérieure, qui aura lieu en janvier prochain.