Léo (prénom d’emprunt) 61 ans, est accusé devant le tribunal correctionnel du viol de sa propre épouse Maria (idem) 59 ans. Un viol pas banal cependant, car c’est sous la menace d’une carabine qu’il l’a obligée à des actes contraire à sa volonté. S’il reconnaît s’être mal conduit, il nie pourtant que le viol se soit effectivement produit. Ce qui n’empêche pas le ministère public de réclamer 5 ans de prison. Ce qui a suscité une réaction surprenante de l’intéressé.
Les faits reprochés à Léo se déroulent au domicile conjugal la nuit du 18 au 19 septembre 2021. Maria est en train de dormir lorsque, avec la stupeur qu’on l’on peut aisément deviner, elle est réveillée par son mari qui tient… une carabine. Celui-ci lui ordonne de se déshabiller, ce qu’elle fait, morte de peur, dira-t-elle. Puis il essaye d’avoir une relation sexuelle avec elle, mais n’y arrive pas. Il lui impose alors une fellation. « Tu es mon épouse, j’ai tous les droits » a-t-il dit. Et devant les policiers suite à la plainte de Maria, il reconnaîtra avoir traité son épouse comme une prostituée.
Devant le tribunal, avec une certaine faconde, il nie cependant qu’il y ait eu réellement un viol, puisqu’il n’est pas arrivé à ses fins. Mais c’est oublier que légalement, une fellation non consentie, c’est déjà un viol ! Il prétendra pourtant que cette relation était consentie. Sous la menace d’un fusil ? Il admet cependant avoir déconné parce qu’il était à ce moment toujours amoureux d’elle, mais n’avoir plus eu de rapport depuis un an et demi. Depuis lors, le couple est séparé et Léo déjà remarié.
Des écrits sataniques
Ce dernier est également poursuivi pour harcèlement pour avoir publié sur Facebook une photo de la maison où Maria s’était réfugiée, et avoir procédé à des inscriptions que le ministère public qualifiera de sataniques dans l’ex-maison conjugale désertée par Maria, notamment en écrivant son nom en toutes lettres du genre « Mort à Maria X. » Mais ça, il le nie fortement : « Je n’allais pas dégrader une maison que j’ai rénovée de mes propres mains. Quant à la photo, je voulais lui montrer que je savais où elle était, c’est tout, et ce n’était pas pour lui nuire. »
Des détails que seul Léo pouvait connaître, qu’il avait les clefs de la maison alors qu’il n’y a pas eu d’effraction, et qui témoignent d’une rancoeurs certaine envers Maria, soulignera Mme Herman, ministère public, pour qui les faits sont clairs et le viol bien établi, et pour lesquels elle réclame 5 ans de prison.
Un réquisitoire qui a le don d’hérisser Léo, lequel se présente sans avocat, et a une réaction étonnante. « Cinq ans ? Je prends, si madame aime mettre les gens en prison, ça ne me gêne pas. Mais tout cela est une vaste comédie »
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