Un Verviétois de 44 ans était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour coups et blessures et séquestration de sa compagne, après une dispute née de la révélation qu’elle était enceinte, mais qu’il pensait que ce n’était pas de lui. Il niait la séquestration et minimisait les coups, mais déjà condamné pour des violences familiales, il écope cette fois de deux ans de prison ferme.
C’est détenu qu’Omer (44 ans) avait comparu devant le tribunal correctionnel, accusé de séquestration et de coups à sa compagne Katarina (nom d’emprunt), après lui avoir fait passer une nuit d’enfer, celle du 7 et 8 juillet 2024. Ils n’étaient en couple que depuis un an cependant, mais il s’agissait d’une relation toxique, comme le décrivent les voisins, faite de nombreuses disputes. Omer admet lui-même que c’était une relation conflictuelle, « avec beaucoup de crises et d’engueulades » Avec quand même un sommet cette fameuse nuit. C’est une voisine qui décrit la scène, qui s’est déroulée d’abord en rue : « il l’a tirée par le tee-shirt, elle s’est accrochée à un banc, elle criait, mais il a réussi à l’entraîner à l’intérieur de son immeuble. La suite, c’est la propre petite fille d’Omer âgée de 7 ans qui la raconte, car elle a assisté à tout : « Il la frappait violemment, beaucoup, beaucoup, cela a duré toute la nuit, j’ai même vu que son bracelet électronique s’est détaché vers 4 h du matin. Elle a même dit qu’elle allait mourir ». La cause de la dispute ? Omer dit qu’il ne s’en souvient plus, qu’il était contrarié, c’est tout. Mais Katarina elle s’en souvient très bien : « Je venais de lui dire que j’étais enceinte, il s’est fâché en disant que ce n’était pas de lui » ! Lui de son côté affirme qu’il ne le savait pas, mais cette fois encore, sa fille le contrarie : « Papa disait que l’enfant n’était pas de lui ». Un voisin confirme qu’il a entendu des cris toute la nuit, mais qu’il n’a pas appelé la police parce qu’il avait déjà été menacé par Omer.
Devant le tribunal, il avait raconté les choses à sa façon. « Je ne l’ai pas séquestrée, la porte ne fermait d’ailleurs pas. C’est elle qui a commencé par me frapper, j’ai répliqué par deux trois gifles, c’est tout. « Ca a cogné fort quand même » avait observé la juge Mme Vancrayebeck en constatant les photos de Katarina, marquée par de nombreux hématomes sur tout le corps, au visage, au cou, aux bras, au dos et aux jambes, alors que lui ne porte aucune trace de coups. Et qu’il a reconnu lui-même aux policiers avoir explosé.
Partie civile, Katarina expose qu’elle était très attachée à ce monsieur, « mais je suis sidérée par sa défense, je tombe des nues. Il savait que j’étais enceinte, mais il pensait que c’était d’un autre. Je n’ai pas su discerner les signes avant-coureurs » dira-t-elle. Ce qui ne l’empêche pas de le rencontrer en prison en visite intime.
Un passé judiciaire éloquent
Pour Mme Herman, ministère public, il y a eu de tout au cours de cette nuit : des coups en abondance, des insultes, des crachats au visage, et même des menaces de mort. Il a prétendu l’avoir fait entrer pour lui donner de l’argent à l’abri des regards, mais le témoignage de la voisine est probant. Il dit que c’est la première fois qu’il la frappait, alors qu’elle dit le contraire, et qu’il a déjà été deux fois condamné pour coups à compagnes, et deux fois pour rébellion, et sept fois pour roulage. Elle s’opposait à toute mesure de sursis probatoire, sachant qu’il en a bénéficié deux fois, qui ont été révoqués par la suite. Elle réclamait deux ans et demi de prison ferme.
C’est pourtant ce qu’avait souhaité son avocat Me Renard, qui constatait que Omer a un gros problème d’impulsivité et de boisson et qu’il avait besoin d’une prise en charge efficace. Et que sa fille a besoin de lui. Des arguments qui n’ont pas été suffisants pour inciter le tribunal à la clémence, puisque tenant compte de son passé judiciaire, il l’a condamné à 2 ans de prison ferme. Il l’a juste acquitté de la prévention de séquestration, pas suffisamment établie.