Rendue obligatoire par la Région wallonne dans les deux mois de la constitution des conseils communaux, la déclaration de politique communale pour la mandature future est forcément une resucée des programmes électoraux des partis formant une majorité.
Contrairement à ce qui se passe généralement dans les autres communes, où le point est voté comme on met une lettre à la poste, à Dison, la bourgmestre Véronique Bonni l’a lue entièrement, passant en revue les 20 points qui constitueront l’ossature de la politique communale sous le titre générique de « Pour une commune inclusive, moderne et solidaire ».
A l’issue de cette longue lecture, Jefferson Arnauts, le leader du nouveau groupe d’opposition Odas, ( 7 élus), très offensif hier soir, a qualifié cette déclaration de catalogue de belles intentions mais sans moyens concrets pour les réaliser, de belles paroles en somme. « Nous serons vigilants et suivront vos actions de manière critique et responsable » Il s’est toutefois montré ravi que certains points de cette déclaration, sans les citer, étaient communs avec le programme d’Odas, encore faut-il les réaliser. Jean Michel Delaval, l’ex-échevin socialiste qui a rejoint le groupe Odas, s’est dit surpris de n’y trouver aucune trace d’économies en matière énergétique, mais au contraire d’y trouver des trucs qui existent déjà, tandis que Rudy Corombelle (MR) se plaignait de n’y trouver rien sur le développement commercial de l’hyper centre. La déclaration a été votée par la majorité, contre 7 non et 2 abstentions.
Du football panique!
Un autre point a suscité la polémique, celui du remplacement de deux chaudières à la maison de repos du Couquemont, pour un montant de1,250 million d’euros Jefferson Arnauts y a vu un manque de suivi et d’entretien, un laxisme général de la majorité. « Vous travaillez dans l’urgence. Ces chaudières ont 35 ans.Vous laissez pourrir les bâtiments pour les réparer en urgence, ce qui vous met dans l’incapacité d’aller chercher des aides et des subsides. C’est du football panique, ainsi le dossier est passé d’un coût initial de 175.000 euros à 1.250.000 euros. La majorité essaye d’éteindre des feux de forêts avec des seaux d’eau ! »
Ce à quoi Régis Decerf, l’échevin des finances et ex président du CPAS, réplique assez sèchement. : « D’abord, ces chaudières n’ont pas 35 ans, mais 20 ans. Ensuite, le coût initial était de 575.000 euros pour une chaudière, mais on s’est aperçu qu’il fallait remplacer les deux, sous peine du risque d’une panne générale, ce qui n’est pas admissible dans une maison de repos. On y travaille depuis deux ans, pour un système moderne qui permettra de fameuses économies et sera rentabilisé en huit ans. La dépense a été approuvée par vos conseillers du CPAS. Et enfin, le dossier sera subsidié à 60% ! » Le point a été adopté finalement à l’unanimité.
A noter encore ce point qui fixe une amende de 10 euros par quart d’heure entamé pour des retards pour venir chercher un enfant à la garderie scolaire. « Ces retards sont en croissance exponentielle ces derniers temps, et posent problème au personnel » expose Stéphanie Willot, qui bien sûr assure que chaque cas sera examiné selon la justification fournie. Ce à quoi Odas s’oppose. « Nous sommes pour la gratuité pour le temps de midi, comme 80% des communes wallonnes le font. Mais c’est à Dison qui compte une population défavorisée qu’on fait payer. »