La drogue, toujours la drogue, une constante au tribunal correctionnel de Verviers. Ils sont trois Maghrébins, dont deux détenus, poursuivis pour vente de cocaïne, notamment à la promenade des Récollets. Ils le nient cependant, malgré de lourdes charges.
Le 30 mai dernier, la police observe devant un immeuble situé au 17 de la place Sommeleville à Verviers un échange qui s’opère entre deux hommes et des toxicomanes notoires. Cet immeuble est la propriété d’un certain Riahd, dont on apprendra qu’il est propriétaire de plusieurs immeubles à Verviers, où il héberge des revendeurs de drogue venus spécialement du Maghreb illégalement dans ce but. Et y résident justement Mohamed (40 ans) et Fayçal (37 ans), les deux hommes observés par la police. Dans leur logement, on trouvera une somme de 1.650 euros en petites coupures, et un GSM qui révèlera quelque 800 contacts sur une seule journée, mais aucune trace de drogue.
En Belgique pour soigner son œil !
Ils sont bien sûr arrêtés, après une deuxième observation à la promenade des Récollets, lieu bien connu pour la vente de drogue. Mais Riahd passera entre les mailles du filet et est toujours dans la nature, tandis que Mohamed et Fayçal sont poursuivis, toujours détenus, devant le tribunal correctionnel où ils sont prévenus de vente de produits stupéfiants et d’association de malfaiteurs, dont le chef est indubitablement Riahd ainsi que l’enquête l’établira. Mais les deux hommes nient catégoriquement avoir vendu de la drogue même s’ils en consomment, et prétendent ne même pas connaître Riahd, et ce malgré le fait qu’une bonne dizaine de témoignages de toxicomanes les décrivent parfaitement comme étant leurs fournisseurs, opérant toujours par deux. Avec un détail imparable, l’affection à l’œil dont souffre visiblement Mohamed. « C’est pour ça que j’étais en Belgique, pour être opéré de mon œil » dira-t-il en ajoutant que les témoins étaient des gens qui avaient consommé avec eux, mais à qui ils n’ont jamais fourni de la drogue.
« C’est ça, comme si les drogués se réunissaient ensemble avec des inconnus pour consommer en apportant chacun sa marchandise » dira Mme Albert, ministère public, qui rappelle que Mohamed a déjà été condamné en 2022 pour séjour illégal, et qu’il était toujours là !
La question se pose aussi de savoir comment ils finançaient leur consommation de cocaïne. « Par de l’argent venu de la famille, de petits boulots, et même en faisant la manche » répondent-ils.
Des gens à combattre
Pour le ministère public, il est bien établi qu’ils revendaient de la drogue pour le compte de Riahd, qui donc était le chef d’une association de malfaiteurs. « On n’a pas besoin de gens pareils en Belgique. Il faut absolument combattre ces gens là » dira Mme Albert en réclamant 3 ans de prison pour le fugitif Riahd, 18 mois pour Mohamed en récidive légale, et un an pour Fayçal. Des peines vraiment susceptibles de combattre ce fléau ?
La défense demandera l’acquittement des deux hommes, arguant du fait qu’on n’a trouvé aucune trace de drogue à leur domicile. En oubliant soigneusement les 1.650 euros en petites coupures et le GSM aux 800 contacts, éminemment suspects.
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