C’est une affaire qui se déroule dans un contexte de toxicomanie extrême au sein d’un couple. Tout y passe : héroïne, cocaïne, kétamine, ecstasy en plus de l’alcool. Elle se retrouve cette fois devant le tribunal correctionnel.
La question est de savoir si la dame était sous influence et donc incapable de donner son consentement, ou non, lorsque son compagnon l’aurait violée, ce qu’elle prétend. Le Verviétois, qui comparaît détenu, risque 6 ans de prison dans l’affaire.
Sébastien (37 ans) et Charlotte (prénom d’emprunt) sont en couple depuis 2022 seulement. Une relation faite de ruptures, notamment à cause de peines de prison subies par lui qui compte 13 condamnations, et de réconciliations. Le 31 mai dernier, ils en sont dans une phase de séparation. « Elle m’avait jeté à la poubelle » dira-t-il. « Je voulais récupérer mes affaires et mon chien, je lui ai téléphoné à maintes reprises, sans réponse. Alors, je suis allé chez elle. Elle m’ouvert la porte, et j’ai vu qu’elle était avec un autre type, alors oui, j’ai vu rouge et lui ai porté des coups. » Ce qui lui vaut des préventions de violation de domicile, de harcèlement et de coups et blessures.
Un animal sexuel
Mais il y a plus grave encore. En septembre, il faut croire que le couple s’est réconcilié, puisqu’ils sont un matin au lit ensemble. La veille, ils avaient fêté l’anniversaire de l’un d’eux en consommant des quantités énormes de stupéfiants : 4 grammes de kétamine et 9 pilules d’ecstasy, et pas mal bu aussi. Charlotte raconte « Je me suis réveillée avec un bouteille enfoncée dans mes parties génitales. Je lui ai dit qu’il m’avait violée » Elle s’est enfouie pieds nus et à moitié habillée, et a directement pris contact avec la police. Elle est ensuite emmenée à l’hôpital, où l’on constate de graves lésions génitales.
Devant le tribunal, Sébastien a évidemment une toute autre version. « Quand elle a bu, c’est un animal sexuel. J’ai d’ailleurs plusieurs fois repoussé ses envies. C’est elle qui m’a demandé de lui faire l’amour. J’ai alors pratiqué un petit jeu avec la bouteille, ce que nous avions déjà fait à plusieurs reprises. Je ne l’ai jamais obligée, je suis d’ailleurs contre le viol. C’est inhumain de violer quelqu’un, j’en sais les conséquences. Quand elle a dit qu’elle avait mal, j’ai tout de suite arrêté. Pour moi, elle n’était plus sous influence, mais quand elle s’est enfouie, j’ai compris qu’elle était encore à l’ouest ».
Mais M. Seret, ministère public, n’accorde aucun crédit à ses propos. Après avoir consommé une quantité énorme de drogue et d’alcool, elle ne pouvait qu’être encore sous influence à 7 h du matin. Il y a sa fuite à demi nue, sa plainte directe à la police et les lésions génitales, un contexte significatif d’un viol. Il la maltraite souvent, l’injuriant à qui mieux mieux, la traitant de clocharde, le mot le plus soft des injures qu’il lui adressait couramment. Il rappelle qu’il a déjà été condamné plusieurs fois pour coups à compagnes. C’est pourquoi il réclame six ans de prison.
Pour la défense, qui réclame son acquittement, c’est un dossier très flou qui pose beaucoup de questions sans réponse. Il a toujours dit qu’il était contre le viol « J’ai toujours avoué mes bêtises, mais là, je ne l’ai pas violée » ajoute Sébastien. Jugement dans un mois.