Jusqu’au 18 novembre, c’est la Semaine de la transmission d’entreprises. Une centaine d’événements sont proposés gratuitement pour répondre aux questions que les candidats vendeurs ou repreneurs peuvent se poser. A Verviers, un entrepreneur a choisi de céder le flambeau à deux employés. Une solution qui aurait de nombreux avantages.
D’un côté, Wilfried Niessen. Il a fondé à Verviers l’entreprise de logiciels de gestion ISIS. Suite au décès inopiné de son associé qui en assurait la gestion quotidienne, il doit trouver une solution.
De l’autre, deux informaticiens, Douchan Zangerlé et Alan Blokken. Ils travaillent pour la boîte depuis la sortie de leurs études.
Tous trois se sont vite retrouvés autour de la table.
"On parle beaucoup d’actionnariat salarié aujourd’hui et il est clair aussi que les baby-boomers vont devoir céder leurs entreprises. La richesse, c’est le personnel et je trouve qu’il faut trouver des moyens pour que le personnel puisse reprendre des entreprises", indique Wilfried Niessen, ancien actionnaire d’ISIS.
"On souhaitait que l’activité continue"
En face, les deux repreneurs pensaient déjà à se lancer. Ils ont sauté sur l’opportunité.
« On se sentait assez impliqués dans la relation avec nos clients donc pour nous essentiel de maintenir une activité, que tout ça continue », indique Alan Blokken, co-administrateur d’ISIS.
"L’avantage ici, c’est que chacun a connu une transition relativement souple, précise son associé Douchan Zangerlé. Nous, on restait dans un milieu qui est le nôtre. Et je pense que la majorité de nos collègues sont relativement satisfaits que les choses se soient passées de cette manière".
Reprise d’une entreprise par ses salariés: "que des avantages"
Connaître le code et ces bureaux comme sa poche : la force de ces employés devenus entrepreneurs: «L’avantage principal c’est qu’on a déjà notre propre expérience de la société. Cela fait des années qu’on y travaille. On connaît bien nos clients, nos fournisseurs, nos collaborateurs».
Un accompagnement par des spécialistes est essentiel. Ici, ils ont pu compter sur l’expertise de Wilfried Niessen, aussi doyen de l’école de gestion de l’Université de Liège.
Des solutions financières aussi
Reste le nerf de la guerre : l’argent, le montant de la transaction. Des employés ne peuvent pas toujours rivaliser avec des investisseurs financiers.
« Nos moyens étaient les nôtres, signale Douchan Zangerlé. L’objectif de Wilfried était de pouvoir nous permettre de reprendre dans de bonnes conditions, sans avoir la corde au cou ».
« On peut trouver plein de solutions : la vente des actions peut avoir lieu et le paiement peut être étalé. On peut céder l’activité sans céder les bâtiments nécessairement et donc ne pas mettre une charge trop importante tout de suite. En ce qui me concerne, j’ai aussi le plaisir de les accompagner et d’essayer de faire que ce soit un succès comme cela l’a été les années précédentes », renchérit Wilfried Niessen.
Le flambeau a été cédé depuis un peu d’un an maintenant. Alan et Douchan continuent d’apprendre leurs nouveaux métiers d’administrateur tous les jours, en plus de développer des solutions sur mesure pour leurs clients. Ils ont déjà engagé un salarié supplémentaire.
(Aurélie Michel)