Le gouvernement wallon vient de se prononcer sur l’avenir de l’aérodrome de Spa-La Sauvenière. Il sera vert et touristique. Un hangar pour avions électriques pourrait notamment être construit et un village aéronautique.
L’activité de l’aérodrome de Malchamps souffrait de turbulences depuis de nombreuses années. La Ville de Spa, le club de parachutisme et les propriétaires d’avions de tourisme bataillaient pour le maintien de l’activité. Le groupe Spadel, lui, craignait la pollution de ses captages d’eau.
Mais le vent a tourné. Un nouveau permis d’exploiter le site a été confirmé pour 20 ans. Et le gouvernement wallon vient de s’accorder sur son développement futur.
« C’est plus une bonne nouvelle ! C’est inespéré ! Cela veut dire qu’en Wallonie, on peut encore créer des choses », s’enthousiasme Paul Mathy, l’échevin spadois en charge de l’aérodrome.
À Spa, l’idée est de rendre la flotte plus verte en misant notamment sur l’avion électrique.
« En Wallonie, Spa aura le monopole puisque c’est la première à se lancer dans cette direction. Je suis convaincu que l’avion de demain, il doit être très différent. Il doit s’intégrer dans le réchauffement climatique. Il existe déjà des avions qui font 400km, qui ont 19 places et qui sont full électrique. Cette voie-là correspond Spa, à son environnement, à son développement touristique », soutient Jean-Luc Crucke, ministre wallon du Budget.
L’objectif est aussi de renforcer l’offre de loisirs de l’aérodrome, dynamiser son restaurant et créer de nouveaux hébergements.
« L’aérodrome aussi un pôle touristique important. Il y aura de l’hébergement avec des chalets. Peut-être un village aéronautique avec la possibilité de laisser son avion dans un garage. C’est l’avenir : combattre les émissions de CO2 et pérenniser l’outil », insiste l’échevin spadois.
« Le modèle, c’est celui de la Rochelle, poursuit Jean-Luc Crucke. On ne fait pas sur un espace très verdurisé comme celui de Spa qu’atterrir et décoller. On peut aussi vivre de l’endroit, de la beauté du site. Et ça, ce sont donc des améliorations en termes d’infrastructures: horeca, l’accueil... Ce qui, finalement, permet de joindre l’utile à l’agréable. C’est une des directions du financement également de l’avenir ».
La pérennisation de l’aérodrome passe aussi par sa santé financière. Les tarifs, inchangés depuis 2006, vont être revus.
La Ville de Spa, propriétaire d’une partie du site, et l’intercommunale Aqualis rentreraient dans la société de gestion aux côtés de la SOWAER, la Société wallonne des aéroports, pour ancrer davantage localement l’aérodrome.
Des privés pourraient également participer aux importants investissements futurs aux côtés des partenaires publics.
(Aurélie Michel)