"Il n’y a plus de saison". Avec des températures qui dépassent de 10 degrés les normales saisonnières, ce mois d’octobre pourrait être le plus chaud jamais enregistré. Une douceur qui profite à nos agriculteurs, durement touchés par la sécheresse de l’été.
Des tracteurs qui coupent l’herbe ou tracent de jolies lignes dans les pâtures, à la Toussaint. Une scène atypique. Les dernières machines travaillant généralement dans les champs, fin septembre ou début octobre.
« C’est plutôt rare surtout avec une qualité d’herbe comme cette année. Avec la sécheresse qu’on a eue, c’est inespéré d’avoir une herbe comme ça, même si cela ne compensera pas le manque à gagner », explique l’agriculteur de Bilstain, Vincent Schyns.
Plus de 50.000 euros déboursés en fourrage
Cette douceur automnale a beau fournir une belle herbe verte, riche en protéines, elle ne représente, en quantité, qu’une petite moitié de fauche estivale. Cela fait donc 1 fauche et demie dans cette prairie au lieu des 4-5 habituelles. Autant dire que la sécheresse a impacté durement le stock de fourrage des exploitations agricoles. Elles doivent en acheter à l’extérieur. Certains ont déjà dû débourser plus de 60.000 euros.
En 1976, les vaches avaient pu pâturer jusqu’en décembre
Mais cette météo chaude a un autre avantage pour les agriculteurs : les vaches peuvent encore pâturer dehors jour et nuit.
« En général, on peut encore voir les vaches dehors, mais avec la qualité de cette herbe, je n’ai jamais vu ça", soutient Vincent Schyns.
Même si Vincent Schyns leur donne un complément de préfané dans l’étable, contrairement aux automnes précédents, il n’a pas encore entamé sa récolte de première qualité. Reste à savoir jusqu’à quand cette météo clémente persistera. En 1976, année marquée par la sécheresse, les vaches avaient pu pâturer jusqu’en décembre selon les souvenirs d’anciens agriculteurs.
(Aurélie Michel)