L’entreprise Ensival Moret, installée dans les Plénesses, va stopper sa production de pompes industrielles en Belgique, avec à la clé 155 emplois perdus sur les 205 actuellement sur le site de Thimister. L’entreprise, intégrée au groupe suisse Sulzer, l’a annoncé ce matin en conseil d’entreprise extraordinaire et au personnel. Un coup très dur pour l’emploi dans la région, mais aussi pour l’histoire de notre industrie en général.
Ensival Moret Belgium produit et assure la maintenance d’une grande variété de pompes industrielles dans un large éventail d’applications, notamment pour l’industrie du gaz et du pétrole, rappelle l’entreprise.
La société fait partie depuis 2017 du groupe Sulzer spécialisé dans les solutions de pompage, de séparation et d’application des fluides.
Le marché des pompes industrielles fait face à une chute des volumes qui a été accélérée notamment par une baisse de la demande pétrolière. Aujourd’hui cette évolution crée une surcapacité structurelle dans l’ensemble du secteur des équipements.
« Nous travaillons depuis des années dans un marché particulièrement difficile et la surcapacité qui règne dans notre secteur d’activités nous touche de plein fouet » déclare Claude Jacqmin, Administrateur Délégué de Ensival Moret Belgium. « Malgré les nombreux efforts consentis dans le passé pour renforcer l’activité et nonobstant un soutien financier important du groupe Sulzer, nous devons faire face à des pertes opérationnelles significatives et croissantes qui mettent en péril l’avenir de l’entreprise».
La direction de Ensival Moret Belgium a analysé les alternatives qui permettaient d’assurer la continuité d’une partie des activités et a communiqué son intention d’adapter les structures de l’entreprise aux réalités du marché tout en créant un Centre Technologique qui participerait au développement de nouveaux produits et assurerait des missions de support pour le groupe Sulzer.
Claude Jacqmin : « Ce centre serait créé en fusionnant deux départements afin de développer une activité viable et rentable, ce qui permettrait de sauver une cinquantaine d’emplois à Thimister ».
Conformément à la législation applicable en cas d’intention de licenciement collectif, la Direction a entamé ce jour la procédure d’information et de consultation avec les représentants du personnel au Conseil d’Entreprise.
Claude Jacqmin : « Je suis bien conscient de l’impact de ce projet pour les personnes qui perdraient leur emploi. Nous voulons mener un dialogue constructif avec nos partenaires sociaux afin de trouver les solutions appropriées dans l’intérêt de tous les collaborateurs concernés. »
La direction est prête à conduire la procédure ‘Loi Renault’ de la manière la plus optimale afin de réduire au maximum le temps d’incertitude pour l’ensemble des collaborateurs et de leurs proches.
Du côté des syndicats, le son de cloche est évidemment différent.
« C’est quasi la totalité des emplois ouvriers qui risque de disparaître, ce qui signifierait la fin du site de production», s’exclame René Petit, secrétaire permanent ACV-CSC METEA. « Nous avons mis le doigt sur les difficultés de l’entreprise voici des mois sans réaction de la direction… Résultat, aujourd’hui, on nous annonce cette restructuration. C’est la douche froide. »
La procédure Renault est lancée depuis l’annocne faite ce matin en conseil d’entreprise. Le personnel, qui accuse le coup, poursuit malgré tout les activités au sein de l’entreprise. (O.T.)