Ce week-end, plusieurs stations essence de communauté germanophone situées proche de la frontière sont tombées à sec. En cause, les Allemands et les Hollandais venus faire leur plein en nombre dans notre arrondissement. Ce lundi, les files étaient toujours bien présentes.
Depuis samedi, une baisse des prix importante a pu être observée dans les stations-service de Belgique. En effet, le gouvernement belge a pris la décision de réduire les accises du carburant. Les accises, ce sont ces impôts indirects que payent les Belges sur différents biens de consommation comme le tabac, l’alcool ou l’énergie. Cette baisse représente une bulle d’oxygène pour les Belges, mais elle profite également aux Allemands et aux Hollandais frontaliers.
"La différence est de 30 ou 40 cents le litre donc c’est intéressant", nous affirme un Hollandais de passage en Belgique. "Quand je remplis ma voiture complètement, je pense que j’y gagne une quinzaine d’euros. C’est vraiment une belle économie de venir jusqu’ici pour faire mon plein", indique Max Schuh, un Allemand qui habite proche de la frontière.
Des files records à Eynatten
À la première station-service juste après la frontière, pas de file. Par contre, un peu plus loin, proche de la sortie Eynatten, les plaques étrangères s’agglutinent pour acquérir un peu d’or noir. "Il y a certaines mesures qui ont été prises par le gouvernement fédéral de manière à réduire la facture énergétique des Belges. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, on a une différence de prix importante, 35 à 50 cents par litre, entre nos 2 pays", souligne Pascal De Crem, le chargé de communication de Total Energies Belgique.
Ce week-end, les files étaient telles que la pompe d’Eynatten a été vidée en quelques heures. Les forces de l’ordre ont même dû se déplacer pour organiser ces files souvent chaotiques. "On va essayer d’allonger nos horaires d’ouverture pour permettre à tout le monde de venir à l’heure qui convient. Le but est de réduire ces fameuses files qui risquent de mettre en danger les personnes qui circulent sur la voie publique", rassure le chargé de communication de Total Energies Belgique.
Une situation qui est amenée à durer ?
Alors la Belgique sera-t-elle à long terme le nouvel Eldorado pétrolier des pays frontaliers ? Il semble que non. Le 1er avril, les droits d’accises sur l’essence et le diesel seront réduits de 21 % aux Pays-Bas, ramenant les prix à des valeurs sensiblement égales aux nôtres. Quant à l’Allemagne, Christian Lindner, le ministre libéral des Finances allemand, a annoncé différentes mesures mercredi pour baisser le prix du gasoil. La situation devrait donc être éphémère. (P.J.)