Depuis plus de 3 semaines, la direction du groupe Delhaize et les syndicats s’affrontent au sujet de la mise sous franchise de 128 supermarchés intégrés, c’est-à-dire qui étaient gérés directement par Delhaize. 636 enseignes du lion sont déjà dirigées par des indépendants. C’est le cas du Delhaize de Dolhain qui vient de rouvrir ses portes après rénovation.
C’était jadis un Nopri. Depuis sa reprise par le couple Liégeois voilà près de 30 ans, un Lion est venu garnir la devanture du magasin dolhaintois. Le supermarché est sous franchise, géré par des indépendants. Un modèle qui fonctionne selon la direction de Delhaize : les 636 magasins franchisés ont enregistré 3% de croissance, contre 1% de repli pour les magasins intégrés. C’est d’ailleurs un des arguments de Delhaize pour sa mutation: les magasins franchisés s’adapteraient mieux et plus rapidement aux besoins des consommateurs.
"Le fait de pouvoir aller chercher des produits locaux, dans son rayon de satisfaire la clientèle, les articles les plus à la pointe. On est proche de nos clients et de notre personnel. C’est un métier magnifique. Dur mais magnifique", explique Gérard Liégeois, propriétaire-gérant du Delhaize de Dolhain.
Dur, car une autre différence, c’est que, dans un magasin franchisé, l’affilié prend tous les risques...
"En tant qu’indépendant, tous les jours, on a peur, explique Gérard Liégeois. On a peur d’Amazon, de la concurrence. On a perdu 30% de notre chiffre d’affaires suite à la fermeture de la route pour travaux puis il y a eu les inondations, le covid.."
Plus de turn over au sein du personnel
Les syndicats dénoncent les différences de flexibilité et de barèmes d’une structure à l’autre. Si on compare, par exemple, diverses catégories et ancienneté de salaires bruts, ils sont plus élevés dans la CP202 des magasins intégrés, de maximum 8% par rapport à la CP202.01. Les magasins intégrés n’ouvrent généralement pas non plus le dimanche.
Lissia Lardinois travaille ici depuis plus de 20 ans, Hubert Cranshof depuis plus de 40 ans,Andy Manguette depuis son apprentissage en boucherie lorsqu’il avait 16 ans. Tous nous ont dit apprécier leur métier, la bonne ambiance au sein de l’équipe, leurs contacts directs avec la direction. Le turn-over est très faible dans le personnel, même dans les métiers de pénurie.
Cette longévité au sein du personnel peut être aussi un indicateur du bien-être en entreprise. Plusieurs propriétaires de Delhaize de notre région nous l’ont rappelé : évitons de diaboliser le franchisé.
(Au.M)