En 1846, Verviers emploie plus de 4.500 ouvriers dans le secteur textile, soit 70% de la main d'oeuvre verviétoise. Si beaucoup d'entreprises textiles ont disparu aujourd'hui, certaines subsistent. C'est le cas de Traitex. Cette usine située rue de Limbourg est le dernier lavoir et carbonisage industriel de laine d'Europe continentale.
Cela ressemble étrangement à des flocons de neige, mais c'est en réalité de la laine. Pour obtenir une laine si propre, sans aucun morceau de paille, elle est passée par une chaîne de traitement de 240 mètres de long. Unique en Europe. Verviers possède un des derniers lavoirs-carbonisages d'Europe continentale.
"Il existe encore quelques petits lavoirs mais ils sont davantage destinés à une vocation touristique", explique Jacques Delhasse, directeur général de Traitex. "Nous, nous inscrivons encore dans une démarche industrielle. Nous sommes l'un des derniers grands lavoirs industriels en Europe continentale. Au niveau carbonisage, nous sommes carrément les derniers. La concurrence à venir se situe en Afrique du Sud et en Chine".
Le challenge? Former une nouvelle génération
Le carbonisage va un peu plus loin que le lavage. Il débarrasse la laine ou les déchets de laine des résidus végétaux emprisonnés dans les fibres. Une combustion chimique brûle les impuretés végétales puis elles sont broyées pour les éliminer. Un processus qui a permis de maintenir cette industrie lainière à Verviers. "Nous avons investi à des moments cruciaux", poursuit Jacques Delhasse. "En 1992, nous avons créé cette toute nouvelle unité de carbonisage. Cela nous a donné un nouveau souffle (...)".
Renouvelable, difficile inflammable, capable de réguler l'humidité et d'absorber les composés organiques volatiles, la laine a le vent en poupe. Elle est utilisée pour des vêtements sportifs comme pour l'isolation des maisons. Mais tout n'est pas gagné pour autant pour l'entreprise Traitex car l'Asie domine le secteur textile. "Nous avons quand même des contraintes écologiques, des taxes qui augmentent. Nous devons sans cesse trouver des solutions. Le défi est également de renouveler le personnel qui est realtivement âgé. C'est pour cette raison que nous formons actuellement une nouvelle génération. Cela prend du temps mais pour nous, c'est un véritable challenge", conclut le Directeur général de Traitex.
Aujourd'hui, l'entreprise emploie 55 personnes contre plus de 300 autrefois.
(A.M. - M.L.)