La crise sanitaire impacte de nombreux secteurs dont celui de l’aéronautique. En septembre dernier, l’entreprise Shur-Lok International, installée à Petit-Rechain et spécialisée dans la fabrication de fixations métalliques, annonçait son intention de se séparer de 33 personnes. La phase 1 de la procédure Renault vient de se terminer. Les syndicats ont réussi à limiter la casse sociale.
Audrey Degrange
17 septembre 2020, c’est la douche froide pour 18 employés et 15 ouvriers du siège européen de Shur-Lok basé à Petit-Rechain et spécialisé dans le conception et la production de fixations mécaniques pour Airbus et Boeing. Pour garder sa compétitivité dans un secteur aéronautique touché de plein fouet par la crise sanitaire, la maison mère installée aux Etats-Unis ne voit pas d’autres issues que de se séparer d’un tiers du personnel. La procédure Renault est enclenchée, les représentations syndicales entrent alors en action. «Toutes organisations et secteurs confondus, on a fait un gros travail pour avoir une contre proposition à soumettre à la multi-nationale, explique Stéphane Breda, Secrétaire régional permanent FGTB Metal Verviers. Les pertes d’emploi sont réduites à 15 au travers de départ à la pension ou pré-pension. Sur base aussi de volontariat donc là, la firme devra aussi faire son travail question incitant. Et puis, on a axé sur la formation des travailleurs qui restent pour pouvoir permettre une reprise rapide lorsque les carnets de commande se rempliront. »
Sur 33 postes menacés, 18 sont donc sauvés. Une demi bonne nouvelle annoncée ce lundi aux travailleurs. «Cela a été bien perçu, poursuit le représentant syndical. Les travailleurs se sont rendus compte qu’on avait pris un certain temps pour monter cette contre-proposition qui avait surtout pour objectif de montrer à la multi-nationale ce que ça allait lui coûter en terme d’activité de garder les compétences et surtout ce que ça allait lui couter de s’en séparer. »
50% de son activité, c’est ce qu’a perdu Shur Lok International. La situation reste donc délicate et est loin d’être unique à la société. « Effectivement, on a d’abord eu Hexel à Welkenraedt qui a été concerné avant et qui était en cours de transition vers une usine bis au Maroc. Les voyages ne sont toujours pas permis, un nombre de compagnies aériennes ont fait faillite. Il y a beaucoup d’avions d’occasion qui se retrouvent sur le marché sans compter qu’à l’avenir, on voyagera un peu différemment et que de gros porteurs devraient disparaître donc oui c’est assurément tout un secteur qui va devoir se ré-inventer. »
Les syndicats suivent donc de près l’évolution de cette entreprise installée depuis 1965 en Belgique espérant toujours aussi une aide spécifique du monde politique censée éviter l’écroulement pur et simple de tout un secteur.