C’est détenu que Mohamed H. (39 ans) de Dison a comparu devant le tribunal correctionnel pour vente de stupéfiants, en l’occurrence du cannabis et pour avoir participé à des actes préparatoires à la constitution d’une plantation de cannabis. Cette comparution fait suite à un contrôle routier, en décembre 2022 sur l’autoroute à Theux. La police avait remarqué un véhicule qui était anormalement chargé. Et pour cause, puisqu’il contenait 40 sacs de 50 litres de terreau, ainsi que du matériel manifestement destiné à une plantation de cannabis, notamment un réservoir d’eau de 500 litres, un tube de sodium, un détecteur de PH, ainsi que des brochures sur la croissance du cannabis. Ce qu’il avait expliqué de manière évasive. Devant le tribunal, il avait adopté la même attitude : « Je n’ai fait que rendre service à un ami, qui me demandait de transporter du matériel pour des travaux. » En refusant toutefois de donner le nom de cet ami et celui du destinataire. En ce qui concerne la vente de stupéfiants, il niait également : « Je n’ai jamais acheté, vendu ou même consommé quoi que ce soit, je ne trafique pas » avait-il affirmé en rejetant toutes les accusations.
C’était vite faire fi des lourdes charges avancées par le ministère public. Ainsi, le GSM saisi contient de multiples messages, notes, photos et contacts avec de nombreux toxicomanes connus, qui démontrent l’existence d’un business lié au cannabis et dont la retranscription compte pas moins de 600 pages ! Ce à quoi il répond que ce GSM ne lui appartenait pas. Ce qui n’avait pas convaincu Mme Braun qui estimait au contraire qu’il s’agit d’un trafic international et d’une association de malfaiteurs, pour lesquels elle réclamait 3 ans de prison. La défense assurée par Me Uerlings, réclamait son acquittement au bénéfice du doute, aucune preuve d’un commerce réel n’étant avancée.
Le tribunal lui a donné raison en ce qui concerne un éventuel trafic de drogue, le dossier ne contenant pas suffisamment d’éléments probants. Par contre, concernant une future plantation de cannabis, le tribunal a déclaré la prévention bel et bien établie. Il écope pour cela d’une peine assez modique, si l’on tient compte qu’il a déjà été condamné deux fois pour des questions de stupéfiants, soit un an de prison et 8.000 euros d’amende, le tout avec sursis probatoire.
(Luc Brunclair)