Un projet controversé. Celui de l'entreprise Envirotop à Stembert. Elle a déposé voici plusieurs semaines une demande de permis d’urbanisme pour l’installation et l’exploitation d’un centre de regroupement et de tri de déchets et de terres excavées. Il s'agit en fait d'une délocalisation des activités de cette entreprise déjà installée dans le zoning. Mais voilà, le projet est vivement contesté par les habitants des rues avoisinantes qui viennent de recevoir indirectement un soutien de poids, pas plus tard que mercredi. La Ville de Verviers s'est en effet étonnée de voir qu'une partie de l’activité de la société Envirotop avait déjà été transférée sur place sans qu'aucun permis ne soit délivré.
Plusieurs panneaux jaunes installés devant un bâtiment rue Alphonse Sprumont 5 à Stembert (Verviers). Il s'agit d'une demande de permis d’urbanisme pour l’installation et l’exploitation d’un centre de regroupement et de tri de déchets inertes, non dangereux, dangereux et de terres excavées. Cette demande a été introduite par l'entreprise Envirotop, implantée dans le zoning de Stembert depuis 2018, quelques rues plus loin (Rue Slar).
200 lettres de riverains opposés au projet
Spécialisée en assainissement des sols, des sous-sols et en épuration des eaux, la société veut délocaliser son activité vers un espace plus grand pour mieux répondre à leurs contraintes. Mais ça, ça ne plaît pas aux riverains des rues voisines. Ils s'opposent fermement au projet pour différentes raisons : "Les impacts négatifs sur le cadre de vie et l’environnement sont énormes : site d’exploitation situé dans un parc d’activités économiques orienté vers l’artisanat et les services = ‘Tertiaire’ et non un zoning industriel ; proximité d’une zone d’habitats à caractère rural où les résidents y sont installés depuis de nombreuses années ; gestion de déchets dont certains sont classés ‘dangereux’ ; capacités de stockage variables en fonction de la nature/type de déchet(s) ; risques liés aux ruissellements ; sécurité et incendie ; bruit ; nuisances olfactives à craindre ; risques sanitaires collatéraux/indirects à terme ; dévalorisation des biens immobiliers situés à proximité directe ; ...", détaille les riverains rencontrés et questionnés à ce propos.
La Ville de Verviers furax !
Les riverains se sont mobilisés. 200 lettres ouvertes ont été adressées à la Ville de Verviers. Celle-ci a d'ailleurs été surprise d'apprendre que l'entreprise avait déjà transféré une partie de ses activités sur le nouveau site sans qu'aucun permis ne soit délivré. "J’ai appris ce lundi que, depuis janvier, une partie de l’activité avait déjà été transférée sur le nouveau site, sans qu’aucun permis ne soit accordé. Cette situation est évidemment inadmissible, les instances compétentes ont été saisies dont la police de l’environnement. Je regrette fortement cette situation et je dois dire que cette attitude ne permet pas d’envisager une suite favorable au dossier", réagit Maxime Degey, échevin de l'urbanisme de Verviers. La police de l’environnement a été saisie, avec comme sanctions possibles : une amende ou un arrêt de l'activité.
Envirotop veut rassurer
Face à cette situation, l'entreprise Envirotop s'est défendue à travers un communiqué...sans réagir pour autant à la délocalisation déjà effectuée d'une partie de ses activités. "Nous comprenons parfaitement que les termes « déchets dangereux » et « centre de tri » puissent susciter une certaine crainte et une attente de nuisance, mais en réalité, nous effectuons un déplacement au sein du même zoning et d'activités très limitées dans la demande et dans les faits. (...) Il s'agit principalement de collecte d'eaux peu polluées et peu chargées en huiles ou en carburants. Ces eaux proviennent des séparateurs d’hydrocarbures de nos clients. (...) Pour le stockage des eaux usées, un permis a été demandé pour une capacité de stockage de 28 m³. Les autres déchets dangereux sont limités à des cubis ou à un conteneur. Maximum deux conteneurs. Et cela ne provoque aucune odeur et aucune nuisance. (...) De plus, Envirotop élimine toujours les déchets directement dans des centres de traitement agréés. (...) Bien qu'il s'agisse d'une demande émanant d'un centre de tri, le site n'est pas ouvert à la livraison de déchets par des tiers. En déménageant de la rue Slar à la rue Alphonse Sprumont, il sera possible de stocker entièrement les déchets à l'intérieur du bâtiment", explique Joris Crynen, patron de la société.
L'enquête publique s'est terminée cette semaine. Reste à la Ville de Verviers à trancher dans ce dossier.