La ministre wallonne de l’Environnement et de la Nature, Céline Tellier, était en visite à Limbourg ce mardi. Elle est venue y apporter une bonne nouvelle. 5 millions d’euros viennent d’être débloqués par le gouvernement wallon pour mettre le Ruyff à ciel ouvert et redessiner son tracé. Cet affluent de la Vesdre était devenu un véritable torrent lors des inondations de juillet 2021 et avait provoqué de nombreux dégâts.
Audrey Degrange
Le Ruyff, c’est un petit ruisseau qui prend sa source à Henri-Chapelle pour se jeter dans la Vesdre à Dolhain. S’il semble inoffensif, il déborde pourtant régulièrement lors de fortes pluies, la faute à un tracé pour le moins complexe et sinueux. « Au pied du passage du chemin de fer, on a le Ruyff qui bifurque pratiquement à 90 degrés et qui passe d’une section d’une largeur de +/- 4mètres sur une section qui représente 2mètres avec une hauteur de passage libre de 80 cm, détaille Henri Flas, Responsable du bureau d’études Flas. On se retrouve donc avec un bouchon hydraulique qui fait que, inévitablement, l’eau se met en charge, inonde les jardins, les maisons puis inonde tout le quartier avant de retrouver son chemin sur la Vesdre. »
Véritable point noir, c’est lors des inondations de juillet 2021 qu’il trouve son apogée, plongeant le quartier du "Vieux Moulin" sous plusieurs mètres d’eau. Pour reconstruire de manière plus robuste, le comportement de ce cours d’eau est aujourd’hui pris en compte grâce à la Région wallonne. Elle vient de dégager un budget de 5 millions d’euros pour le mettre à ciel ouvert. « Les garages qui sont situés derrière moi vont être démolis, les bâtiments autour aussi et on va rouvrir tout le Ruyff pour pouvoir permettre un écoulement à ciel ouvert mais canalisé et contenu jusqu’à le raccorder sur la Vesdre mais avec un angle qui permet d’avoir une meilleure fluidité dans les raccordements », poursuit Henri Flas.
Pour la commune et ses habitants, ce nouvel aménagement est une véritable délivrance. Reste toutefois la question des logements sociaux amenés, selon l’étude "Quartiers-Durables", à disparaître. « On perd tout de même 60 logements ici donc ce n’est pas rien, confirme Valérie Dejardin, Bourgmestre de Limbourg. Il faut trouver un endroit pour les ré-implanter, ce qui est compliqué aussi. Il y a donc toujours un point d’interrogation dans le prolongement de la rue Moulin en Ruyff pour remettre quelques logements, peut-être sur pilotis. Pour ça, il faut attendre les dernières études de la Région wallonne prévues pour janvier 2024. Concrètement, ce sera soit un parc avec la place à l’eau et au vert. Soit un parc avec quelques logements mais construits différemment et de façon résiliente. »
Une nouvelle normalité pour la Ministre wallonne de l’Environnement et de la Nature qui entend bien de faire de la Nature, une alliée. « On sait que la vallée de la Vesdre est destinée à changer et aussi à devenir, et c’est positif, un laboratoire de la résilience du territoire face à ces dérèglements climatiques, révèle Céline Tellier. C’est aussi un beau projet de territoire pour des citoyens qui ont parfois tout perdu et qui peuvent maintenant compter aussi sur la Région wallonne pour les soutenir dans la reconstruction d’un territoire plus adapté aussi aux nouveaux risques climatiques. »
La physionomie de nos villages est donc bien amenée à changer et ce, de manière définitive.