Un projet qui a du plomb dans l'aile. Celui de la construction d'un futur lotissement de 11 maisons sur la route de Hautregard, à La Reid (Theux). Le Conseil communal a voté contre la création d’une voirie demandée dans le cadre de ce projet immobilier. Un fameux coup d'arrêt. Il faut dire que le projet est loin de faire l'unanimité notamment auprès des riverains.
Y aura-t-il un jour 11 maisons unifamiliales, de trois ou quatre façades, à la place de cette grande prairie d'1 hectare et demi, route de Hautregard ? A l'heure actuelle, la réponse est négative. Le projet introduit par un promoteur immobilier liégeois a du plomb dans l'aile. Le Conseil communal de Theux a en effet refusé la demande de création de voirie. Et les raisons évoquées sont multiples. "On est dans une zone avec un fort intérêt paysager, avec un château qui se trouve derrière. C'est une perte pour le paysage. Il y a l'imperméabilisation d'une prairie qui pour le moment est complètement verte. Et donc il y a des craintes d'augmentation du ruissellement à cet endroit-là, surtout qu'il y a un dénivelé assez important et donc il y a des modifications de la relève du sol qui devront être faites", explique Mathieu Malmendier, échevin de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme de Theux.
Selon la commune, cela va également à l'encontre du schéma de développement territorial adopté par le Gouvernement wallon en mars dernier. "Le nouveau schéma demande, dans des zones de ce type, hors centralité (à proximité des écoles, des offres de transport en commun, ...), de ne mettre que 5 logements par hectare or là, on est à 11 logements pour un peu plus d'un hectare en zone à bâtir", poursuit l'échevin theutois.
Autre reproche : l'utilisation des matériaux, pas assez traditionnels, trop peu de moellon. A Hautregard, le projet est très loin de faire l'unanimité auprès des villageois. Attachés à leurs verts pâturages et au paysage avec vue sur le château classé, ils ont apposé, depuis plusieurs mois, de grands panneaux sans équivoque devant le terrain concerné. Une pétition a recueilli 267 signatures. Et 34 réclamations écrites ont été envoyées à la commune. "Il y a une forte mobilisation, c'est certain. C'est sans doute lié aux inondations, aux précipitations qu'on a connues fin mai et aux craintes de ruissellement sur les parcelles des habitations qui se trouvent en deçà", conclut Mathieu Malmendier.
La création de voirie refusée, étape pourtant indispensable dans l'obtention du permis d'urbanisme, le projet est donc au point mort. Contacté par nos soins, le promoteur a pris note de la décision et analysera la situation avant de réagir.