Le monde du rallye à nouveau frappé de plein fouet, deux semaines après l’accident mortel du Condroz. Alors qu’une de nos équipes réalisait un reportage sur la sécurité au rallye des Crêtes (Bellevaux-Ligneuville), elle a appris le décès d’un des pilotes engagés, lors de troisième spéciale de la première boucle. Pourtant chevronné, le pilote malmédien Bruno Blaise, carrossier à Bellevaux, est sorti de la route à la fin de la spéciale, dans le hameau de Binsta, non loin du monastère de Wavreumont. Sa voiture a percuté la façade d’une maison.
Malgré l’intervention rapide des secours, qui avaient déjà dû intervenir une heure auparavant pour la sortie de route violente de son pote Daniel Wolter, non loin de là, le malheureux Bruno Blaise n’a pas survécu au choc. Malgré tout ce qu’a tenté aussi son copilote Geoffrey Razzi, pour le réanimer. Ce dernier a été hospitalisé dans un état grave.
Dès que la direction de course a été avertie du décès du pilote, elle a décidé d’arrêter là le rallye, et de faire revenir l’ensemble des équipages à la salle de Belva. Tous, atterrés par l’événement, par le décès de leur ami, car le rallye provincial est une grande famille. Une manière aussi de lui rendre hommage.
Et il est vrai que Bruno Blaise et le rallye des crêtes, c’est une véritable histoire d’amour. L’homme s’y est imposé à plusieurs reprises dans sa catégorie, avec sa fidèle petite Opel Corsa. Il y a quatre ans, ce dernier, alors âgé de 52 ans, nous avait confié, lors de ce même rallye, toute sa passion, malgré les années qui s’égrenaient, à l’instar de ses amis et adversaires, Daniel Wolter et Jacky Delvaux. « On sait à quoi on s’expose...c’est à nous à ne pas dépasser notre potentiel et gérer tout cela. Maintenant, avec les années d’expérience que j’ai, je pense maîtriser tout ça », c’est ce que Bruno nous disait avec lucidité.
Le parquet est descendu sur les lieux de l’accident. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances et les causes exactes de ce drame. Dans cette toute nouvelle spéciale proposée par l’organisation, la spéciale de la Brasserie de Bellevaux, qui débutait non loin de l’église, pour se terminer après Wavreumont. Certains pilotes et co-pilotes nous confiaient avoir indiqué l’endroit comme étant difficile dans leurs notes. Même s’il connaissait les routes de la région, comme sa poche de combinaison, Bruno Blaise en était certainement conscient, mais la fatalité l’a rattrapé. Toutes nos pensées vont à la famille de ce si sympathique pilote local. LS