En janvier dernier, un Disonais de 77 ans était condamné à 9 ans de prison par le tribunal correctionnel de Verviers sous l’accusation de viols d’une enfant de 11 ans, ce qu’il niait farouchement. Il est donc allé en appel de cette décision. Mal lui en a pris, car il a écopé d’un an supplémentaire.
En juillet dernier, la police de la zone Vesdre est avertie qu’un homme qui semblait fou furieux voulait en découdre avec le propriétaire d’une écurie de chevaux située à Dison. Il avait déjà foncé avec sa voiture dans le portail du domaine. La raison de cette fureur ? Il venait d’apprendre que sa fille Gina (prénom d’emprunt) âgée de 11 ans avait été violée et avait subi d’autres abus sexuels par le propriétaire des chevaux.
A 77 ans, ce dernier, Giovanni Berton est arrêté et jeté en prison, où il se trouvait toujours au moment de comparaître devant le tribunal correctionnel, où il avait dû répondre de viols et d’atteinte à l’intégrité sexuelle d’une mineure. Elle avait raconté que passionnée par les chevaux, elle s’occupait de ceux-ci, lorsque le propriétaire qu’elle aimait bien en avait profité pour d’abord l’embrasser sur la bouche, puis lui toucher la poitrine, s’introduire dans sa culotte, et enfin l’amener dans son salon où il l’avait fait déshabiller et avait tenté d’introduire son sexe en elle, ce qui lui avait fait mal. Elle raconte aussi qu’elle n’a jamais eu la force de dire non, et que Jean comme elle l’appelait lui avait dit de se taire sinon il irait en prison.
Jamais violé personne
Dans un premier temps, Berton avait tout nié, jusqu’à ce qu’on lui mette sous le nez les images d’une caméra de surveillance où on le voit embrasser la poitrine de la gamine. Bien forcé d’admettre cela, mais juste ça et des bisous sur la bouche, en disant que c’était Gina qui avait soulevé son T-shirt. Pour le reste, il avait tout nié tout devant le tribunal. « Jamais quelqu’un n’est venu dans mon salon, et je n’ai jamais violé ni fait du mal à personne. »
Pourtant, il y a une trentaine d’années, il a déjà été mis à la porte d’un manège pour des faits de ce genre. « Il y a eu non lieu » dit-il. En fait, il avait été acquitté en appel, parce qu’une plaignante s’était rétractée. Mais Me Michel, partie civile, avait révélé qu’au moins 12 personnes interrogées ont dit qu’il était attiré par les corps enfantins. Il a même reconnu être séduit par la beauté de Gina, mais sans excitation car il n’a plus de libido. Et qu’il décrit comme aguichante. Alors que les experts le décrivent comme quelqu’un de pervers et narcissique.
66 ans de différence d’âge
Mme Herman, ministère public, s’était déclarée sans voix devant l’attitude du prévenu, que 66 ans séparent de Gina, pour qui les conséquences sont désastreuses, car elle a même consulté des sites parlant de suicide. Elle avait décrit le manège pervers du prévenu qui exerçait une emprise totale sur Gina, qui craignait de perdre son plaisir de s’occuper des chevaux. N’ayant aucun sentiment de culpabilité, il est jugé à risque de récidive élevé.
Le tribunal l’a suivie, en condamnant Berton 9 ans de prison, verdict qu’il a cru bon de contester devant la Cour d’appel. Qui ne l’a pas plus cru que le tribunal de Verviers, en lui ajoutant même un année de prison supplémentaire, soit dix ans, avec en sus une mise à disposition du tribunal d’application des peines pour 5 ans.
(LUC BRUNCLAIR)