Deux Disonais de 27 et 29 ans étaient poursuivis pour avoir tabassé sévèrement un autre homme, coupable à leurs yeux de maltraiter la sœur de l’un d’eux. Une scène qu’ils présentaient comme étant au départ une tentative d’apaisement qui a dégénéré suite à l’attaque d’un chien réputé comme féroce. Le tribunal n’a pas cru dans cette salade, et a condamné les deux prévenus.
La séparation du couple formé par Isabelle et Michaël ne se passe pas sous les meilleurs auspices qui soient, puisque Isabelle porte plainte à deux reprises contre Michaël pour coups et harcèlement avant ce jour du 14 décembre 2020 où ils se rencontrent à nouveau à Pepinster. Une rencontre qui se soldera pas des invectives et des crachats.
Là-dessus, Isabelle en pleurs et bouleversée se rend chez son frère Benjamin, et lui fait un descriptif de la situation pénible qu’elle vit avec Michaël, et ce en présence de Thomas, un ami de son frère. Du coup, les deux hommes décident d’aller « parlementer » avec celui qui tourmentait leur sœur et copine. Conduits par Isabelle, ils rôdent un moment à Pepinster, avant de tomber « par hasard » disent-ils sur Michaël à un arrêt de bus.
C’est à ce moment que se déroule une scène que le juge du tribunal correctionnel qualifiera de lamentable. Les deux hommes se précipitent sur Michaël qui se retrouve au tapis en deux secondes, la mâchoire et un os oculaire brisés, suite aux coups de poing et coups de pieds reçus.
Une version tortueuse
Poursuivis devant le tribunal pour coups et blessures avec préméditation, Thomas et Benjamin, avaient eu une version de la scène assez tortueuse. Ils affirmaient en effet qu’ils étaient partis à la recherche de Michaël pour lui parler, en vue d’apaiser sa relation avec Isabelle. Mais c’est parce que Michaël a lâché son chien, un pitbull en lui disant « attaque » par deux fois qu’ils ont mal réagi. En oubliant de dire que le chien en question, au lieu de les attaquer, a filé directement vers Isabelle pour lui faire une fête, ce que raconte une dame témoin de la scène, en déniant toute agressivité de la part du chien.
Pour Me Wynants, partie civile, il n’y a aucun doute que c’est vraiment à un règlement de compte qu’ils s’étaient livrés après s’être fait monter le bourrichon par Isabelle. Idem pour Mme Lambert, ministère public, évoquant une agression gratuite et violente, qui a eu lieu en moins de 42 secondes, aux séquelles sérieuses pour la victime qui se trouve au sol une seconde après leur arrivée, selon les caméras de surveillance. Elle réclamait un an de prison pour Thomas, et 14 mois pour Benjamin, qui a un casier judiciaire.
La défense assurée par Me Saive et Hoffait contestait évidemment l’intention d’une expédition punitive et la préméditation, les coups donnés n’étant qu’une réaction à l’attaque agressive du chien.
Mais le tribunal n’a pas du tout été convaincu par cette version fumeuse, et a condamné les deux hommes aux peines réclamées, toutefois avec sursis probatoire. (Luc Brunclair)