Nous sommes 3 ans, jour pour jour, après le drame qui a touché notre région, les terribles inondations de la mi-juillet 2021. Le bilan humain est lourd, 39 morts, des dégâts incommensurables aussi. Michael Bleret, météorologue verviétois, sort un livre d'analyse de ces inondations, en mixant prévisions, données précises et les faits.
« Pour ne jamais oublier », c’est le titre de cette analyse des inondations de juillet 2021 dans le bassin hydrographique de la Vesdre, que l’on doit au météorologue verviétois Michaël Bleret. Lui qui a suivi l’évolution des prévisions, avant les inondations, en prévenant que les pluies allaient causer des dégâts, bien avant la nuit du 14 au 15 juillet 2021. Et qui a donc mis tout cela, sur papier. « Premièrement c’était pour comprendre, moi. Puis en en discutant avec plusieurs personnes, j’ai remarqué que cela intéressait beaucoup de monde. J’ai partagé tout d’abord mes analyses sur les réseaux et puis maintenant je viens avec un format papier pour pérenniser ces informations récoltées auprès d’experts, de la presse, etc. », précise Michael Bleret, qui poursuit, chaque jour, la diffusion de ces prévisions tout en offrant des analyses ponctuelles sur la météo et ses conséquences.
« 270 l/m2 en 72h seulement »
Pour en revenir à ce terrible mois de juillet 2021, c’est inévitablement une conjonction de différents paramètres, dont le premier bien sûr ces pluies torrentielles, qui sont la cause de ces débordements dramatiques dans les vallées de la Vesdre et de la Hoëgne. « Ce genre de phénomène extrême arrive toujours lorsqu’il y a plusieurs causes. La première cause ce sont évidemment les pluies exceptionnelles, avec notamment 270 litres par M2 en 72 heures au niveau des hautes fagnes, versant nord, au niveau de Jalhay. Ce qui est très conséquent, c’est l’équivalent d’un mois de juillet le plus pluvieux jusque-là. Et puis c’est une juxtaposition de plusieurs facteurs comme la gestion des barrages, la nature des sols, le milieu tourbeux également qui peut avoir joué un rôle, les embâcles sur le trajet de ces flots très importants. Et la nature des lits des rivières, relativement limités, qui n’ont pas accepté pareils torrents. » On ne pourra pas éviter de pointer aussi les barrages, dont celui d’Eupen, qui a relâché près de 200 m3 par seconde au milieu de la nuit du 14 au 15 juillet, noyant Eupen et toute la vallée. Difficile de parler de fatalité.
Michael, ne veut pas oublier, lui non plus, tout en apportant son analyse, documentée, expertisée, pour tenter de comprendre pourquoi 39 personnes ont perdu la vie lors de ce drame qui restera dans les mémoires encore très longtemps.
Son livre, imprimé chez Imprim’Express à Verviers, où l’auteur sera présent ce lundi, de 14h à 17h, pour discuter autour de son livre, des inondations, etc.