Ce n’est pas nouveau, le secteur hospitalier peine à recruter des médecins urgentistes en suffisance. Après d’autres hôpitaux en Wallonie, c’est au tour du CHC de Heusy d’être contraint de réorganiser ses urgences, et ce, dès le 8 janvier prochain. « À partir du 8 janvier, le 112 ne nous adressera plus directement les ambulances. Ça représente +/- 5 ambulances par jour en moyenne. Cela n’aura pas un impact significatif sur notre activité et nous allons développer des services qualitatifs pour la population. Plus spécifiquement parce qu’on n’aura plus tout ces cas lourds », explique Nicolas Desmyter, le directeur de la Clinique CHC Heusy.
Concrètement, les urgences resteront donc accessibles à tous les patients qui s’y présentent par leurs propres moyens ou en faisant appel à un transport médicalisé indépendant. Mais cette réorganisation ne devrait être que temporaire, car pour retrouver la certification 112, l’hôpital n’a pas d’autres choix que d’engager. Mais tout ne dépend pas de lui. « On parle souvent de la pénurie de personnel infirmier et malheureusement, on vit le même type de problématique au niveau médical. On a mis en place des quotas pour le nombre de médecins qui auront leur numéro Inami et cela fait que le nombre de médecins, dont les urgentistes, qui sortent sont extrêmement limités. Et avec tous les hôpitaux qui vivent le même type de pénurie, il y a aussi une concurrence importante », ajoute le directeur médical, Yannick Neybuch.
Ce manque de médecins spécialistes pourrait bel et bien causer d’avantage de dégâts, et ce, au delà du service des urgences. Pour les médecins responsables, le quota doit changer. « La situation qu’on vit actuellement n’est pas spécifique au CHC. C’est une problématique wallonne et même nationale. On vit une pénurie dans un grand nombre de spécialités et ceci ne va pas s’améliorer dans les années prochaines. On espère cependant que le fédéral et le SPF va rouvrir les quotas prochainement pour nous permettre d’accueillir de manière qualitative nos patients. Car, au final, celui qui risque d’être impacté fortement par cette pénurie médicale, c’est le patient »
En octobre 2024, une nouvelle cohorte de médecins devrait arriver sur le marché. Le groupe CHC espère, dès lors, pouvoir être le plus attractif possible. (M.B)