En Wallonie, plus d’une commune sur deux connaît une pénurie de médecins généralistes. Les zones rurales sont surtout concernées. A Lierneux et Baelen, par exemple, la pénurie est même considérée comme grave. Nous nous y sommes rendus pour tenter de comprendre la situation.
Cherche médecin. Désespérément. A Lierneux, le médecin généraliste est une denrée rare. La commune a même transformé l’ancienne banque en centre médical pour en attirer. Rien n’y fait. Les 4 cabinets médicaux accueilleront un laboratoire et, sans doute les consultations ONE, mais aucun médecin généraliste ne s’est encore montré intéressé.
« Il y a longtemps que nous avons lancé des appels et que personne ne répond, indique André Samray, le bourgmestre de Lierneux. Je pense qu’aujourd’hui, les jeunes médecins aiment bien travailler en association pour garder un certain confort, une qualité de vie. C’est là que cela coince puisque pour être en association, il faudrait avoir deux voir trois médecins intéressés ».
Le problème n’est pas propre à Lierneux. La région wallonne lui a confirmé. Le stéréotype du médecin qui travaille 80h par semaine, les jeunes généralistes n’en veulent pas.
Quand elle a ouvert son cabinet à Baelen pour être proche de son domicile, Anaïs Cordier ignorait que la commune ne comptait jusque-là qu’un seul médecin généraliste.
« On a quand même certaines craintes, explique Anaïs Cordier. Y aura-t-il une importante charge de travail ou pas ? »
Après un an d’activité, elle ne regrette pas son choix. Elle adore son métier et conseille à d’autres de lui embrayer le pas: « Je leur dirais : foncez ! C’est une manière de travailler différente, le côté rural, le contact facile, la proximité, le suivi... c’est une médecine proche du patient! C’est cela que j’apprécie énormément »
Pour elle, c’est clair, il faut revaloriser le métier de médecin généraliste, cette médecine de première ligne, de proximité. Ces dernières années, heureusement, le nombre de médecins généralistes stagiaires a augmenté de 17%. Mais cela ne suffira pas à combler le manque. Un tiers des médecins généralistes ont plus de 65 ans en Belgique.
(Aurélie Michel)