Les sonneurs de trompe figurent dorénavant sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Cette reconnaissance devrait encourager encore davantage les sonneurs à préserver cette riche culture musicale. Le Verviétois Jacquy Lognard en fait partie. Il est plutôt fier de cette reconnaissance internationale après plus de 4 ans de travail.
"C’est quand même un instrument qui a une longue histoire, qui est né du côté des chasses françaises, de Louis XV", explique le sonneur verviétois Jacquy Lognard.
Réussir à faire passer 6 litres d’air par un trou d’un millimètre
Un instrument séculaire avec lequel il faut s’entraîner chaque jour.
"Il faut habituer ses muscles faciaux à produire une vibration dans une petite embouchure. Le grain de l’embouchure,c’est-à-dire le trou qui est dedans, il fait 1,5 millimètre, même pas. Et il faut faire passer en une fois 6 litres d’air dedans, ce n’est pas facile, détaille Jacquy Lognard. Il faut au moins deux ans de travail pour sonner le b.a-ba".
La trompe est audible à 3 kilomètres
L’instrument demande donc de la patience mais aussi de l’espace histoire de ne pas créer de troubles de voisinage. Au départ utilisé comme instrument de communication, la trompe est audible à 3 km de distance. De toute façon, c’est en forêt ou au sommet d’une colline que sa musique, son timbre et sa vibration prennent toutes leurs ampleurs.
Les chasses à courre ayant disparus en Belgique, les quelques 400 sonneurs belges continuent de jouer aux messes de Saint-Hubert, événements, fêtes de chasse et concerts. De dos. Le sonneur est le seul musicien avec le chef d’orchestre à ne pas faire face au public. Logique. Le pavillon est ainsi pleinement dirigé vers les oreilles des spectateurs. (Aurélie Michel)