En novembre dernier, la Manufacture d’orgues Thomas, installée à Stavelot, était déclarée en faillite. Depuis, la structure a été reprise mais sans son fondateur, Dominique Thomas. Le facteur d’orgues a décidé de poursuivre seul ses activités en créant une nouvelle entreprise basée à Vielsalm.
Audrey Degrange
Facteur d’orgues, ce n’est pas un métier, c’est une passion. Il suffit de voir le sourire sur le visage de Dominique Thomas lorsqu’il s’active autour de cet orgue pour s’en rendre compte. Après des semaines de doutes liées à la faillite de l’entreprise familiale, c’est seul que l’artiste a décidé de poursuivre ses activités et de revivre enfin. « Je n’avais pas le choix, souffle Dominique Thomas. J’ai tellement d’amis précieux autour de moi qui m’ont encouragé à continuer cette belle aventure de la construction et l’harmonisation des orgues que ça m’a fait rebondir. J’ai aussi des collègues qui m’apprécient et me promettent de pouvoir travailler pour eux et de faire des directions artistiques et des harmonies dans les prochains mois et les prochaines années. »
Pour son premier chantier, Dominique Thomas retrouve l’Eglise Saint Remacle à Spa et un instrument qu’il connaît plutôt bien. Voici 30 ans, son père et lui fabriquaient cet orgue destiné à sublimer le répertoire de Jean-Sébastien Bach. L’usure du temps et de récents travaux ont quelque peu brisé son harmonie, le savoir faire de Dominique entre alors en jeu. « Pour moi, c’était important de refaire ce nettoyage pour voir comment les choses vieillissent dans un instrument et je n’ai pas été déçu, je suis toujours très heureux de cet orgue, ça reste quelque chose de magnifique pour moi. »
Le facteur d’orgue revient finalement aux bases. La direction artistique sera sa priorité. « C’est donner le timbre par rapport à l’esthétique de l’orgue puis pendant l’harmonie, il y a l’accord qui se fait. C’est vraiment là où je peux apporter énormément dans le monde de l’orgue. Puis il y a mon frère, Samuel, installé au Grand-Duché, qui souhaite faire la construction d’instruments donc pourquoi pas me partager entre les deux entités. »
Son expertise, Dominique Thomas souhaiterait aussi la partager en formant si, elle le souhaite, la jeune génération. Les projets ne manquent donc pas pour l’organier qui peut désormais poursuivre sereinement sa carrière.